Chaân [fini]

Caractère ;

Chaân est d’une patience à toute épreuve. Si elle n’avait pas été assassine, elle aurait été nourrice : les gémissements et les jeux des louveteaux ne la gênent pas, pas plus que les grondements des loups adultes à son égard ne la déstabilisent. Cette louve est impossible à faire sortir de ses gonds. Toujours curieuse sur le monde, elle raffole des récits d’aventures, qu’ils soient fictifs ou non. Lorsqu’il y a désaccord, elle ne cherche pas à imposer son opinion et lance juste un débat cordial. Pour gérer les conflits, ça n’est pas bien dur : appelez Chaân, se sera vite réglé. Elle a une grande connaissance de la nature, et surtout des plantes toxiques et mortelles, que ce soit pour les loups ou pour d’autres bêtes. Notons aussi que la louve est d’une loyauté indéfectible envers son Alpha, et qu’elle n’hésiterait pas à sacrifier sa vie pour sa meute. Chaân ne tue jamais pour le plaisir, et on ne la voit jamais lever une patte sur un loup si ce n’est pas sur ordre de son Alpha. Et que se passerait-il si la louve croisait un loup d’un clan ennemi sur les terres du Nord ? Elle lui demanderait poliment des explications et le reconduirais à la frontière. Hé, ce n’est pas une garde, elle n’a pas à en assumer les fonctions et à tuer tous rôdeur ennemi ! Et si un garde débarque pour achever le malheureux qui s’infiltre, Chaân ne défendra pas le futur mort. Elle saluera le garde et partira de son pas léger et insouciant.

Physique ;

Que dire du physique de Chaân ? Elle a quatre pattes, une queue et une tête. Rien de très folichon, n’est-ce pas ? Mais puisque c’est un personnage créé et non pas forcément réel, son physique est, comme toujours dans les RPG, un peu différent d’un loup normal. C’est une louve arctique, son pelage est par conséquent d’un blanc immaculé, car elle le lave souvent. Chaân a la fourrure très fournie ; d’ailleurs, quand elle était petite, on la surnommait affectueusement « boule de poils ». La louve est plutôt petite et fine, même si son imposant pelage ne le laisse pas forcément deviner : cela lui permet de se glisser dans des endroits restreints et de se faire toute petite en attendant le bon moment pour bondir et tuer. Les poils ont repoussés depuis, mais la louve a quelques belles cicatrices à son palmarès. Quand à ses yeux… imaginez-vous deux perles d’ombres, deux trous noirs dans l’infinie de la galaxie, sombres comme du charbon, brillants comme des diamants, et toujours dans ses prunelles une infinie douceur et une implacable volonté.

Histoire ;

Je vous ai décrit une Chaân au physique et au moral assez banal. Vous devez sans doute vous dire : « pour être aussi calme et douce, elle doit avoir vécu heureuse, avec une famille unie ». Vous oubliez que nous sommes dans un RPG et que, par conséquent, tous les personnages ont des histoires rocambolesques.

Passons rapidement sur la naissance de Chaân, qui se déroula sans encombre. Dans la portée, il y avait trois loupiots : Chaân, son frère Garin et sa sœur Menka Luna. Chaân et Menka Luna étaient blanches, tandis que Garin était d’un beau gris. Petit hic, les deux parents présumés de la portée étaient blancs, et ce depuis des générations. Le père de Chaân, Memphis, contint sa rage, et, froidement hautain, donna à Serphis, la jeune mère, deux solutions : soit elle quittait la meute avec les trois petits, soit elle lui laissait Chaân et Menka Luna. Il la laissait en vie, elle avait l’opportunité de quitter la meute et de rejoindre son amant, en échange de quoi les deux parents mettaient en scène la mort tragique de Serphis pendant sa mise bas. Et qu’aurait-il advenu de Garin si la mère était partie sans lui ? Pas d’échappatoire possible, pour l’honneur des deux loups, il aurait été sacrifié. Serphis partit avec Garin, et on n’entendit plus jamais parler d’elle. Seul l’Alpha et les deux sœurs furent au courant pour le loupiot gris.

Chaân grandit donc avec un père chasseur, assez souvent absent puisque partit à la chasse. Memphis faisait de véritables efforts pour élever ses deux petites avec amour, mais les gémissements des loupiots l’agaçaient et il ne supportait pas de s’en occuper. Les nourrices les prenaient à charge. Au fur et à mesure qu’elles grandissaient, les deux sœurs, d’abord inséparables, devinrent cordiales, puis en froid. Menka Luna était hautaine, et raillait sa sœur, dont la douceur ressemblait à de la faiblesse. Si elle avait su…

Car en secret, Chaân apprenait le métier de druide. Elle n’aurait pas le droit d’annoncer sa fonction avant d’avoir achevé sa formation, car elle avait toutes les chances de mourir en cours. Lorsqu’ enfin elle l’acheva, Memphis était vieux, mais fier de sa fille. Les louanges que Chaân reçut de toutes parts ne lui montèrent pas à la tête, mais énervèrent sa sœur, qui la provoqua en duel. C’était un duel dans les règles de l’art, dont l’arbitre serait l’Alpha lui-même. Chaân avait trop d’honneur et de fierté pour le refuser, même s’il était à mort. Elle gagna, et Menka Luna paya le prix de sa bêtise par sa jeune vie. Memphis mourut de vieillesse peu de temps après et Chaân encaissa les deux morts comme on encaisse un mauvais coup : on a mal au début, puis on oublie le bleu, et enfin un jour on se rend compte qu’on est guéri.

Peu de temps après sa nomination au poste d’assassine, l’Alpha lui donna une mission : une louve et son fils faisaient du grabuge près des frontières, mais les gardes étaient débordés et avaient besoin d’un coup de pouce. Ce fut rapidement et discrètement réglé : un animal empoisonné et facile à chasser lâchés près des deux loups, et c'était fini. Chaân savait, ce jour-là, qu’elle avait tué sa mère et son frère, mais cela avait été un ordre de l’Alpha. Elle les avait tués en tant qu’assassine, et non pas en tant que fille et sœur. Elle garde encore aujourd’hui dans son cœur une place pour sa famille, bien qu’elle n’ait jamais véritablement connu sa mère et son frère.

Vous ;