Ta tête me dit rien. Dieu merci. pv.

Les Terres Centrales. C'est tellement plus calme que les territoires de meutes. En sorte, c’est normal. Les songes de Swann vagabondaient tandis qu'elle trottinait, dansait dirions-nous si nous ne la connaissions pas un tant soit peu.Sautant sur les petits îles les plus proches, la louve au pelage car ne s'aventure dans l'eau qu'au niveaux des genoux et des jarrets. Pour passer la majorité de son temps ici en raison de son attachement à la brume, Swann a compris que quelque chose se tramait sous la surface. Finalement, l'adolescente revint sur la plus grosse île, là où la majorité des loups passent. Désireuse de se poser, la louve blanche et crème s'allongea dans le creux formé par les racines d'un arbre. Son soupir se perdit dans la brume.

Cela allait faire trois mois qu'elle avait été bannie. Elle avait survécu à l'hiver qui, par bonheur, n'avait pas été si dur qu'il le laissait paraître. A présent, le printemps s'installait. Le redoux allait arrivait. Et rien ne semblait agir sur la farouche Bannie. Son premier printemps a été un pur régal. Sentir de nouveau le parfums puissant de la forêt après moult rhumes, sentir ses yeux presque s'éclater devant l'effusion de couleur retrouvée... Mais à présent, son élan d’inconscience caractéristique à la jeunesse était coupé. Son regard observaient passivement les plants qui n'étaient là pourtant l'an passé. Tout peut se briser si vite. Comme ses racines. Après un étirement langoureux, les racines qui supportaient Swann cédèrent. La louve tomba dans l'espace laissé par la végétation, s'accrochant heureusement au sol grâce à ses pattes arrières. L'arrière-main seule émergente du trou laissé dans l'arbre, Swann observe l'espèce de toboggan en boue dans lequel elle a faillit chuter. Beurk. Bloquée dans cette grotesque position malgré elle, l'adolescente dut se résigner à pousser des couinements et des appels à l'aide, dans l'espoir qu'une âme charitable décide de passer par là et de la tirer hors de son trou.

Ta tête me dit rien. Dieu merci. pv. Pour_l15

Rizzen

Rizzen s'était réveillé lentement cette fois. De toute façon, l'aube n'était pas encore levée. Aujourd'hui il comptait chasser sur les territoires neutres. Et pour de vrai cette fois. Il s'étira un bon coup et nettoya son pelage avec humeur. Aujourd'hui il y avait de la brume. C'était pas très pratique. Heureusement qu'ils n'étaient pas dans le labyrinthe avant que la brume tombe. Sinon bonne chance. Alalala. Il s'ennuyait déjà alors qu'il n'avait encore rien fait. Il griffa le sol comme à son habitude, répétitif ce Rizzen vous disez vous ? Eh bien de quoi je me mêle ? Il fila sans plus tarder vers la forêt brumeuse, il y a tant de brume que plus ou moins ne changerait pas grand chose. Et puis son instinct lui disait qu'il y aurait quelque chose qui allait l'occuper. Il trottina jusqu'à la frontière et une fois arrivé à celle-ci. Il la franchit tout en regardant si il n'y avait personne qui le suivait.

Pourquoi ? Non il n'allait pas faire quelque chose de mal... Mais il aimait être seul. Surtout si c'était pour se coltiner une louve toute la journée. Arr. Les louves, c'était peut être l'une des choses qu'il détestait le plus. C'était comme des tiques ça s'accrochait tellement ! Il continua de trotter jusqu'à ce qu'il vit les petites îles entourées d'eau et de brume. Il commença à sauter d'île en île même si parfois ses pattes arrières trempaient un peu dans l'eau. Il n'allait pas mourir pour si peu. Il s'apprêtait à sauter sur l'île principale lorsqu'il entendit des couinements et des appels à l'aide. Il eut un rictus mauvais qui se peignit sur son visage, il sauta sur l'île principale et se dirigea vers la source des couinements. Une louve, blanche à la silhouette délicate. En dessous d'elle ? Une belle mare de boue. Alala, quel dilemme. La sauver, ou la faire tomber ? Non mais, cette question ne se posait même pas ! Surtout qu'il était de mauvaise humeur. Il s'approcha du rebord où était suspendue la femelle et la regarda avec un sourire compatissant qui en cachait un mauvais.

« - Attention à la chute... »

Avait finalement dit Rizzen avec un grand sourire mauvais qui dévoilait ses crocs. Il posa sa patte avant sur la tête de la louve et la poussa dans la mare de boue. Alala. Il rigola ironiquement lorsqu'il entendit un genre de splatch visqueux. Il s'allongea sur le rebord et nettoya ses pattes avec un sourire moqueur tout en regardant la femelle blanche maintenant marron d'un air énervant. Ça y était. Petit à petit, sa bonne humeur revenait. C'est que cette petite l'amusait bien. Ça risquait de devenir aussi marrant qu'intéressant.

Entre deux pitoyables couinements, les oreilles de Swann perçurent des bruits de pas feutrés. Les oreilles plaquées sur la nuque, la jeune louve blanche se tordit le cou pour apercevoir son sauveur. Le pelage coloré lui donnait un air vagabond et assez salopard il faut l'avouer. Son regard aurait put émouvoir si le sourire qui trônait sous ses babines ne paraissait pas si faux.

« - Attention à la chute... » furent les seuls mots prononcés pas le loup occidental, dont Swann a perçu l'odeur avec horreur. Avant qu'elle n'eut le temps de sortir les crocs, ce qu'avait déjà fait son tortionnaire, ce dernier pressa sur sa tête et la fit basculer. Après un passage sur le dos, la Bannie atterrit sur ses pattes, celles-ci s'enfonçant profondément dans la boue. A présent marron sur toute la partie inférieure de son corps, la louve anciennement claire poussa un sombre grognement tandis qu'une patte était déjà dépêtrée. Ignorant le regard pesant de ce loup peu courtois qui a malheureusement croisé son arrière-train, Swann se hissa hors de la mare brune, pour réussir à grimper sur le rivage le plus proche. L'oeil noir de la louve n'était plus tellement insondable et vide. Une haine, sourde et profonde, aux multiples origines, s'entremêlait dans ses ténèbres. De quelques bonds agiles malgré la lourde boue encore fraîche accrochée à ses pattes, l'adolescente regagna le palier où patientait le loup de l'Ouest, allongé paresseusement juste où elle se trouvait. Attendre que ça refroidisse.

Encore brune de la gorge jusqu'à la queue, avec tout ce qu'il y a en dessous, la Bannie s'avança. La vieille fragrance de l'Ouest qui la tient encore en haleine malgré le temps écoulé venait de crouler sous l'odeur peu ragoutante de la boue et de la décomposition des plantes et des racines. Son regard sourd assassinait autant qu'elle le pouvait l'expression suffisante du scélérat. Soudainement, la louve s'ébroua, juste devant le vagabond. Tandis qu'une bonne partie de la boue amassée sur ses pattes et son ventre se retrouvaient expédiés sur lui. Gamineries. Jeu. D'un regard plus vide qu'autre chose à présent, Swann dévisagea son tortionnaire. Les paroles qui glissèrent sous ses babines ne reflétaient pas grand chose. Pourrait même porter à confusion.

« - Amusant. N'est-ce pas ? Cela n'est pas courtois néanmoins. »

Rizzen

Alors, alors... C'est que cette petite avait de l'audace. Quant à Rizzen il huma l'air avant de regarder la louve blanche qui venait de lui balancer de la boue en s'ébrouant. Une bannie et de la meute de l'ouest. Encore mieux. Bon par contre pour le coup de la boue elle allait avoir le droit d'en reprendre un bain. Il se releva nullement gêné de la boue. Pourquoi ? Il n'était pas une femelle qui ne s'intéressait qu'à son apparence. Puis le béta de la meute de l'ouest se rapprocha de la gamine. Il ne se souvenait pas vraiment d'un bannissement récent. Dommage. Eh bien, au moins elle l'occupait un minimum. Il sourit avant de dire :

« - Tiens donc, une petite bannie de ma meute... Qu'est-ce que tu as fait pour mériter ça ? »

Puis il ré-envoya la louve dans la marre de boue. Avant de sauter à son tour mais à côté de la marre. Le voilà vengé des projections de boue de la louve blanche. Ah oui elle avait parlé... Mais il n'avait rien écouter. Il n'avait même pas envie de faire un effort pour s'en souvenir. La galanterie et lui ça faisait deux. Et puis il n'avait rien demandé ! Enfin si quelque chose pour l'occuper mais pas ENCORE une femelle ! Il commençait à penser qu'il avait sérieusement la poisse... Qu'est-ce qu'il allait faire ? La balancer dans de la boue toute la journée ? Non trop répétitif. Puis si elle l'ennuyait beh... Il lui donnera un " cadeau " et partira aussi sec. Le cadeau, vous vous demandez ce que c'est non ? Beh le cadeau est une jolie petite cicatrice. Il retourna son peu d'attention sur la louve qui commençait à se relever. Entre les deux ça allait être une belle amitié ! Il lui fit un sourire moqueur et lui demanda d'un ton légèrement curieux.

« - Et à qui donc ai-je l'honneur ? »

Puis il frotta ses pattes sur l'herbe comme si c'était pour effacer le peu de contact qu'il avait eu avec elle. Hm... Que faire, que faire.. ? Elle semblait longue à la détente cette petite... Super sa seule occupation n'avait même pas un demi cerveau ? Si oui, est-ce qu'elle pensait à répondre ou non ? Mais il ne demandait pas la lune bon sang ! Il tapa le sol de sa queue sans beaucoup la soulevée ni faire de bruit.

La boue expédiée semblât amener un extrait de fragrance occidentale que porte encore Swann. Celle-ci le déduisit aux paroles du loup. La question qui suivit la fit gronder. Ô grand jamais, elle ne contera son histoire ! Ça n'intéresse jamais personne, une histoire. A part les louveteaux avant qu'ils ne dorment. Déterminée à se taire, la Bannie montra les crocs jusqu'aux gencives. Mais trop légère comparée à ce lupin, elle repartie quelque part en dessous, finissant cette fois en roulant sur la boue avant de s'enfoncer. Cette fois totalement marron, Swann menaçait de finir étouffée sous les couches brunes, le corps trop alourdi. Lentement mais sûrement, elle regagna la rive où se trouvait l'animal. Il patientait, semblait perdu dans ses songes tandis que la louve autrefois blanche et crème grimpait sur la terre ferme et retirait le trop plein de boue sur elle. Encore haletante de l'effort qu'elle a fourni, elle se tourna vers son bourreau lorsque celui-ci se remit à parler. La gueule entrouverte crachant des nuages voluptueux d'effort et le regard assassin, l'adolescente conserva un silence. Hésitant entre l'envoyer bouler au risque de cette fois vraiment expirer dans le lino, ou de lui répondre un peu. La louve finit par se redresser et calmer son souffle.

« - Mon nom est Swann. Et si tu veut connaitre mon histoire, va donc interroger Kyle. Ce gros tas a la langue bien pendue quand il s'agit de conter ses... Exploits. » Le dernier mot était empli et mêlé de haine et de mépris. Bien plus que toutes les lettres qui composaient le nom du Dominant de l'Ouest. Celui-ci l'avait banni, alors qu'elle ne faisait que regagner sa dignité. Remettre ce vieux croûton avorton à sa place. Se défendre.

Swann ne cernait pas le rang de cet inconnu curieux. Sourcils froncés, elle le détaillait, toujours debout, bien campée sur ses pattes brunes et vertes. Ce mystérieux pelage coloré lui était inconnu. Ses yeux si peu approprié au caractère et à l'apparence générale lui étaient anonymes. Il ne lui disait rien du tout. Certainement arrivé durant l'hiver.

« - Et je te retourne la question. Qui es-tu donc ? »

Rizzen

Pour qui se prenait cette mioche sérieusement ? Elle insultait son ancien dominant. Eh bien tant mieux qu'elle soit bannie ! Rizzen lui fit un sourire glacial. Froid, lourd de menace et dangereux. Il allait lui apprendre comment on parle d'un dominant. Oh que oui... Une rage sourde animait Rizzen, combien de temps cela faisait qu'il n'avait pas ressentit ça envers autre chose que lui même ou les assassins de sa famille ? Très longtemps... Trop longtemps... Il avait envie de voir du sang, de sentir son goût métallique dans sa gueule. De sentir la chair se déchirée sous ses crocs... Oh que oui, qu'est-ce que ça lui manquait... Et puis cette louve n'avait pas de meute ça ne lui retomberait pas dessus. Qu'est-ce que c'était tentant... Donc cette louve s’appelait Swann. Donc il ne l'avait jamais connu. Puis le plus comique c'est qu'elle croyait que son regard assassin allait transformer notre béta en louveteau ? Il dut se retenir de pas éclater de rire. Elle n'avait cas se croire supérieure si ça lui chantait mais Rizzen allait vite la ramener sur terre... Et puis maintenant elle voulait inverser les rôles... Mais c'est qu'elle avait une case en moins cette louve. Aller, il allait lui répondre car le fait qu'elle le détaille comme ça lui faisait pitié.

« - Je suis Rizzen, le béta de la Meute de l'Ouest. Et je te conseille de ne pas reparler de Kyle comme ça, sinon... »

Le loup gris aux yeux bleus décida de laisser sa phrase en suspens laissant son sourire terminer sa phrase pour lui. Et si il lui donnait un exemple ? Hmm très intéressant. Pas encore... Bientôt, très bientôt... Mais pas encore. Il reconnaissait le tressaillement habituel d'un des muscles de sa mâchoire qui signifiait qu'il avait envie de sang. Il réprima un grondement rauque et effaça légèrement son sourire qui commençait de plus en plus à devenir carnassier. Ne pas l'effrayer trop vite sinon ce ne serait plus marrant. * Patience, patience... * pensa le loup gris. Ce ne serait tarder. Il reprit la parole.

« - Et puis... Disons que j'aimerai entendre ta version des faits. »

Ce n'est pas qu'il croyait que son alpha lui mentirait et puis même si il lui mentirait.. Il n'en aurait que faire. Il lui faisait confiance. Puis il fallait bien qu'il trouve une excuse, non ? Il se passa un coup de langue sur le poitrail en attendant la réponse de Swann. Et si elle avait pas envie... Beh Rizzen lui donnera une raison pour en avoir envie.

Le sourire que tendit son tortionnaire faillit faire frémir Swann. Un large rictus froid, menaçant, qui pourtant promettait les plus chaudes effusions d'hémoglobine. Droite sur ses pattes, le regard dur et fixe pour camoufler la crainte naissante, la louve blanche et crème serrait les crocs, son maigre poitrail bougeant au rythme de sa profonde mais rapide respiration. Quelques instants plus tard et toujours armé de son sourire carnassier, le lupin déclina son identité. Les épaules de Swann se penchèrent en arrière, une de ses pattes avants se leva machinalement dans un mouvement de recul. Le Bêta de l'Ouest, lui ?! Elle était bien tombée. Face à l'étirement des babines de ce dernier et à sa fin de phrase sans équivoque, Swann fut forcée de reconnaître que Kyle n'a peut-être pas choisi le premier venu.

Swann reposa sa patte au moment où Rizzen atténuait son sourire. Le regard sûr bloquant toute apparition de frayeur, elle laissa ses crocs se dévoiler d'un coup aux nouveaux mots du loup. Un fouineur. Patient et sûr de son pouvoir, Rizzen aplatit un épis rebelle sur son poitrail, observant en biais la louve claire qui se sentit faiblir. Le combat n'était aucune acceptable pour la Bannie. Elle a moins d'expérience, de force. Elle ne pourrait se défendre bien longtemps. Le bras d'eau derrière ses jarrets semblait attendre. Carrant les mâchoires sur sa haine, Swann lâcha quelques mots alors.

« - Je me suis défendu. Ce qui semble-t-il, allait à l'encontre de tout... A l'Ouest. »

Rizzen

Le bêta de la Meute de l'Ouest sourit, cette petite avait peur... Et il n'avait même pas utiliser son pouvoir... Trop facile. C'était tellement facile que c'en était presque décevant. Une bannie ? Elle avait bouffer un papillon ou quoi ? Hm il écouta un minimum, elle s'était donc défendue... Défendue de quoi ? Il rigola ironiquement. Elle s'était défendue d'un papillon intempestif ?Alala. C'était rare qu'il rit comme ça. Mais bon, sérieusement : Cette petite Swann l'intriguait plutôt pas mal. C'était peut être l'une des seules louves pour qui il manifestait un intérêt quelconque. La chanceuse ! Ou pas vraiment... Il la détailla, sa silhouette était trop fine pour une combattante. Plutôt une faite pour la chasse et la rapidité. Espionne ou chasseuse ? Il savait pas. Mais qu'est-ce qu'elle avait donc fait ? Se défendre de quoi ? Se défendre comment ? Alala c'est qu'elle avait vraiment attiser la curiosité du loup gris. Rizzen commença à se nettoyer les pattes comme si c'était normal dans une pareille situation. Et si il la faisait tourner autour du pot ? En tout cas il pouvait toujours utiliser son pouvoir pour la mettre en confiance avec lui jusqu'à ce qu'elle lui confie son histoire. Puis après il lui apprendrait comment parler de Kyle... Qu'est-ce que c'était tentant... Et pas bête du tout. Il re-regarda la louve blanche plongeant son regard bleu dans le noir de la louve. Si facile... Presque trop même. Il créa un sentiment de sécurité, le même qu'on avait avec son meilleur ami ou comme celui d'u louveteau et de sa mère. Le bêta apperçut immédiatement les muscles de la louve se relâcher. Il re-demanda à la louve :

- Continue, tu t'es défendue de quoi ?

Il pouvait lui dire qu'il était un arbre peut être qu'elle le croirait. Rizzen lui indiqua du regard un touffe d'herbe encore imprégnée de la rosée du matin pour lui montrer qu'elle pouvait s'asseoir si elle le désirait. Est-ce que ça allait marcher ? Il ne le savait pas. Qu'est-ce que le pouvoir de cette fameuse Swann pouvait il bien être ? Il ne le savait pas non plus. En tout cas si elle pouvait s'en servir de moyen de défense elle n'était pas très futée la petite ! Il redressa ses oreilles lorsqu'elle prit la parole.

Rizzen semblait se retenir de rire depuis un moment. Lorsque finalement, il éclata, cela eut pour effet de rouler les épaules de la louve au pelage salie de boue, ce qui lui donna un air légèrement recroquevillé. L'adolescente esquissa une marche arrière jusqu'au bord de la rive, ses coussinets soudain mouillés par l'eau qui s'échoue en petites vaguelettes sur le rivage boueux. Sous le regard inquisiteur et chercheur du loup occidental, la Bannie se sentit mal. Il ne semblait pas près de la lâcher, certainement aiguisé par la curiosité de savoir d'où est l'origine de son bannissement. Fouineur.

Lorsque son regard noir croisa les claires iris du loup brun-gris, quelque chose se bloqua dans l'esprit de Swann: sa prudence. Les muscles de l'adolescente perdirent toutes leurs tensions, ses épaules se redressèrent. Pourtant, une voix hurlait dans sa petite tête encore miraculeusement blanche. Cette sensation de calme et de tranquillité lui était légèrement... Étrange. Sans que Rizzen ne le sache, il vient de prêter confusion au fil des pensées de Swann. Celle-ci n'ayant jamais connue sa mère et ayant eu une seule amie dans sa vie, cela lui paru fort étrange, tant ses souvenirs étaient... Lointains. Son regard vague dévisagea le lupin qui patientait devant elle, et lui présenta le sol en guise d'invitation. S’asseoir ? Inquiète sur cette sensation inconnue, la Bannie se contenta de baisser les oreilles.

« - Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui m'arrive ? »

Rizzen

Beaucoup trop facile mais la petite semblait montrer quelques signes de résistance. Elle plaqua ses oreilles sur son crâne et posa une question qui faillit faire rire Rizzen, il prit un air surpris. Elle avait l'air si.. Effrayée. Fragile. Pauvre petite... Dire qu'il n'était pas si méchant que ça. Il y avait bien pire. Mais bon, d'un côté heureusement pour elle, qu'elle soit tombée sur lui. Rizzen fronça les sourcils il continuait de faire un sentiment de sécurité, d'un petit peu de joie. Enfin vous voyez comme si vous étiez avec votre confident(e). Puis il fit semblant de s'intéresser au paysage qui les entourait.

N'importe quoi, mais quand est-ce qu'elle allait répondre ? Bon enfin, lui non plus n'avait pas vraiment répondu. Une réponse pour une réponse. Aller, il savait se montrer généreux de temps en temps, même si c'était pour avoir quelque chose derrière. Il se mordilla une patte avant de répondre avec le regard intrigué.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Il y a un problème ?

Le mensonge, qu'est-ce que Rizzen ferait si cette chose n'existait pas ? Il y aurait plein de vérités dévoilées au grand jour. Et peut être que ça ne serait pas joli-joli à voir. Ou sinon ça serait tellement harmonieux que... Juste cette idée pouvait donner la nausée à Rizzen. Il regarda Swann qui semblait ne rien comprendre du tout. Il avait une de ces envies d'avoir un sourire de satisfaction qui avait le don d'énerver les autres mais sinon ça casserait son alibi. Ainsi donc, il se contenta de regarder la louve d'un air mi-surpris, perturbé et curieux.

Le loup brun et gris semblât ne pas prêter attention à la réaction d'inquiétude de la demoiselle. Plus intéressé par le paysage brumeux que par celle qui aurait pu le prendre pour un ami ou une souche, il transforma le point d'interrogation de Swann en un point d'exclamation. Vraiment pas net tout ça. La louve au pelage à présent séché de boue enfonça doucement les griffes dans la terre meuble sous ses coussinets. Le bout de ses crocs d'albâtre se fit paraître tandis qu'il souffla doucereusement son mensonge. Sa raison décortiquait encore un peu les éléments de ce charabia tandis que son instinct lupin ne la poussait pas par quatre chemins. Silencieuse, la Bannie releva davantage ses babines, menaçante. Elle passait à présent pour une véritable sauvageonne, son pelage ainsi souillé de lino. Malgré un regard bleu qui aurait put être rassurant, ce "congénère" ne lui était en aucun cas... Rassurant.

« - Tu... » L'adolescente ne put terminer sa phrase. Elle s'avança soudain, claqua des mâchoires juste devant celle du loup occidental, son regard froncé de noirceur. Son dos s'arrondit tandis qu'elle laissa un roulement de tambour sortir de sa gorge. Soudain, d'un pivotement, elle fit dos au Bêta de l'Ouest. La louve autrefois blanche démarra alors au quart de tour, forçant sur ses postérieurs pour la pousser d'avantage, de plus en plus vite, droit sur le grand bras d'eau menaçant. Le bond de Swann la transporta sur bien six longueurs de queue avant qu'elle ne crève la plane surface du monde aquatique qu'elle survolait il y a peu. La boue séchée se détacha de son pelage pour laisser un sillon brun à sa suite. Poussant sur ses pattes avec désespoir, la louve sentit le fond sablonneux quitter ses coussinets ceux-ci à peine avait-il touché les grains de quartz. Le danger la menaçait, elle devait fuir à tout prix cet environnement qui n'était le sien. Lorsque l'air frais et brumeux d'humidité se fit de nouveau sentir sur sa truffe, Swann se sentit instantanément mieux. D'un dernier bond, elle sortit entièrement de l'eau. Sur ses pattes s'étaient enroulée des algues. Après de vifs coups de pattes et de museaux, elles tombèrent. On ne sait jamais sur quoi tomber ici. Haletante, la Bannie leva les yeux sur Rizzen, toujours sur son bout de rive, bien dix ou onze longueurs de queue plus loin. On ne le voyait presque plus avec la brume. Quelque peu rassurée, la demoiselle se mit alors à trottiner sur la rive de cette petite île sur laquelle elle a atterrit. Trouver une nouvelle issue à présent.

Rizzen

Quelle erreur. Tourné le dos à un loup qu'on ne connaissait pas. Surtout de la Meute de l'Ouest. Elle n'avait donc aucune cervelle cette jeunette ? Rizzen allait lui rafraîchir la mémoire, mais avant, lui laisser un espoir de fuite. Oui c'était malsain et Rizzen aimait ça. C'était comme jouer avec un oiseau blessé qui sait qu'il va être manger. C'était quelque chose de cruel dont vous ne pouviez pas vous en empêcher. Voilà ce que ça faisait à Rizzen. Un rictus sadique et malsain s'étira sur les babines du canidé de l'ouest. Oh que oui il allait s'amusé. La louve blanche se retourna et le dévisageait se demandant sans doute s'il n'allait pas la suivre. * Soit patiente ma petite, je vais te rattraper de toute façon... * Il attendit patiemment que la fameuse Swann disparaisse de son champ de vision, sinon, ça serait trop facile voyons. Oui, le loup gris aimait jouer, surtout à des jeux comme ça dont il était le prédateur. C'était amusant et satisfaisant à la fois. Il se releva souplement, toujours avec son sourire aux lèvres.

Il s'étira les pattes, leva la truffe pour mieux capter les effluves que la louve avait surement laissé derrière elle. Il n'était pas le meilleur pisteur, serte. Mais lorsque c'était dans ces circonstances, il ne lâchait jamais. Il était têtu. Trop facile, non seulement son odeur était forte, et elle avait laissé au passage de la boue sèche au fur et à mesure qu'elle courait. C'était un peu trop facile au goût du bêta, il suivit sans grande joie la traînée de boue qui faisait une piste aussi évidente que le nez au milieu de la figure. Mais bon... Il eut un sourire de satisfaction lorsqu'il vit de l'eau... Là ça allait être amusant pour le loup gris ! Il plongea silencieusement dans l'eau et sortit quelques instants plus tard. Il s'imaginait les battements affolés du coeur de la louve, aussi rapides que ceux d'un oiseau blessé devant un prédateur. Un muscle de sa mâchoire se tendit instinctivement en un rictus qui promettait le sang. Des algues, et des traces humides... Facile... Mais amusant. Il trottinait, il pouvait bien courir mais plus tard. Le plus tard, c'était quand il serait en traque, et que la louve blanche était bien consciente qu'il la suivait. Oh que oui ça allait être amusant. La brume était légèrement mal venue mais elle accentuait le plaisir de la traque qu'éprouvait Rizzen.

Il sentit l'odeur de Swann se rapprocher avec satisfaction. Il décida donc de lancer la traque. Il leva la tête vers le ciel, ferma les yeux, puis poussa un long hurlement. * Que la chasse commence ma petite... * Il pouvait presque deviner le frisson qui devait certainement lui parcourir l'échine et lui glacer le sang. Bientôt elle détallerait, et ferait une erreur. Bientôt, Rizzen aura gagner. Mais pas maintenant. D'abord il fallait faire durer le plaisir... Il adopta une marche silencieuse et souple. On voyait à peine sa silhouette foncée et ses yeux bleus à travers la brume. Un vrai fantôme. La bannie allait surement devenir paranoïaque avec toute cette brume qui était devenue plus épaisse pendant un court laps de temps. Le bêta de la Meute de l'Ouest eut un sourire carnassier. La partie allait commencer... Il tourna quelques instants autour de la bannie afin qu'elle ait une montée d'adrénaline. Puis lorsqu'il fut derrière elle, il claqua ses mâchoires justes derrière ses pattes arrière et il bondit à sa suite dès que la louve partit au triple galop.

Fondue dans la brume, Swann marchait sur les rives de l'île sur laquelle elle a atterrit, son regard noir lançant par moment des coups d'oeil dans son dos sans rien voir. La brume n'est parfois pas la bienvenue songea l'adolescente. Bien que vivant aujourd'hui la plupart du temps dans la Forêt Brumeuse, là où elle est le plus à l'aise, la Bannie devait bien reconnaître les inconvénients du lieu. La truffe distraitement levée vers le ciel blanc, la louve de nouveau blanche et crème marchait d'un pas vif, désireuse de s'éloigner de ce Rizzen. Son museau se fronça dans une grimace. En espérant à n'avoir jamais le retrouver sur sa route.

L'instinct de Swann n'était pourtant pas totalement au repos. A fleur de peau, celui-ci la tendit. Elle qui se croyait hors de danger, croyant ce Mâle trop paresseux et ennuyé pour la suivre, cru comprendre qu'il n'était peut-être pas aussi simple qu'elle le croyait. Un long et doucereux hurlement s'éleva très proche de Swann, qui bondit de surprise. Le poil dressé sur son échine, la Bannie retenait à grande peine un couinement de peur. Son regard noir scrutait les environs, encore moins nets en raison de la brume devenue plus opaque. Les yeux plissés, elle tentait de discerner la forme d'un lupin, de CE lupin en particulier, sans le croiser. De petits bruits étaient perceptibles, mais étaient-ce ses pas ? Rien n'était sur. Tendue comme un arc, Swann répondit à un instinct de proie lorsqu'elle s'élança de toutes ses forces pour fuir son tortionnaire qui était apparu derrière elle. D'un regard, elle visa sa place de proie et la sienne, de prédateur. Grondante, la louve claire continua de courir, mais se mit à très légèrement ralentir. Soudain, l'adolescente pila, mais glissa dans l'herbe, tomba. Terminant sur le dos, elle leva ses pattes munies de longues griffes, retroussa les babines pour dévoiler ses crocs d'albâtre acérés. Rizzen était sur elle et elle n'aurait nullement le temps de se relever. L'issue du combat était presque sans appel mais qui c'est, la roue de la chance tourne toujours.

Rizzen

Comme une gentille petite idiote, elle courait suivant son instinct de survie qui lui disait de fuir la menace que représentait Rizzen. Sauf que Rizzen lui, écoutait son instinct de chasseur qui lui disait de mettre sa proie à terre mais pas trop vite, pour garder ce boost que faisait naître l'adrénaline dans le corps du loup. C'était comme une drogue, mais certainement la meilleure que l'on puisse avoir. Ce sentiment d'excitation, ce fourmillement dans vos muscles qui sont près à partir au quart de tour... Les deux loups couraient sans s'arrêter, de toute façon, pour la louve blanche, si elle s'arrêtait... Elle était foutue. Rizzen, lui, perdrait sa proie et recommencerait bien sûr. Mais il était assez mauvais perdant. Donc, il ne s'arrêterait pas. Le loup gris courait en des poussées puissantes, longues et régulières. La femelle quant à elle, elle semblait trop désorientée et stressée pour ordonner sa course folle. Même en courant il gardait son sourire carnassier. Il lui collait au train, son souffle rapide effleurait le pelage de ses pattes. Trop facile... Mais bon, il allait devoir s'en contenter pour le moment.

Les bandes d'herbes se succédaient à un rythme fou, ce n'était plus qu'un tapis vert fluide qui était ponctué de bandes marron boueuses. Il arrivait aux deux canidés de sauter pour atteindre une autre île. Sauf qu'au bout d'un moment, malgré l'adrénaline qui parcourait les veines du loup gris, Rizzen finit part commencer à s'ennuyer. Il commença à accélérer encore plus et à l'aide de sa patte avant droite, il fit un croche patte à la louve crème. Il sourit en la voyant tomber en un magnifique tonneau. Il se posta au dessus d'elle avec un large sourire satisfait et se contenta d'un simple :

« - Tu n'as pas finit de me raconter ton histoire. Mais ce n'est pas que j'aime pas te chasser... Au contraire, te voir trembler comme une feuille... M'amuse. »

Il finit sa phrase avec un sourire sadique et malsain. Effectivement, la louve tremblait. Rizzen s'amusait bien de cette situation...

Le sourire malsain et carnassier de Rizzen poussa Swann à davantage sortir ses griffes. Il la dominait de sa taille et ne se privait pas de laisser apparaître sa satisfaction à travers son regard cristallin et limpide. Ce n'est que lorsque le Bêta de l'Ouest lui fit part de son observation que l'adolescente se rendit compte qu'elle tremblait. De violents frissons la secouait irrégulièrement et dressait son pelage. Le coeur soulevé par une vague de haine trouble, Swann gronda pour seul réponse. La jeune Bannie devait bien reconnaître sa peur. Un Bêta, cela sait se battre. Et lorsque celui-ci est de l'Ouest, il ne doit certainement pas refuser un en-cas. Seulement, au premier plan des ténèbres abyssales de ses iris, une farouche détermination faisait place. Elle n'abandonnera pas. Il en va de sa dignité, et du secret qu'elle entoure autour de son passé, comme une mère enveloppant son dernier-né d'une couverture.

D'une soudain poussée des épaules et des reins, Swann se lança dans un grondement plus puissant que le précédent. Ses griffes pointus allèrent à la rencontre des épaules de Rizzen et s'y plantèrent. Ses mâchoires se renfermèrent un court instant sur le cou de son adversaire. Mais elle n'eut pas le temps d'entamer la chair. Rizzen déjà la repoussait. Laissant le sang frais couler sur les épaules du Mâle en gouttes vermeilles. Profitant de cette légère interruption, Swann se releva, les griffes mouillées d'un filet d'hémoglobines, les babines retroussées sur des crocs avides et des paroles hargneuses:

« - Tu ne sauras jamais rien de moi. Disparais à présent ou tu en pâtiras. » Le pelage gonflé, ses tremblements réduits à presque rien, la Bannie prenait de l'ampleur. Soudain, inconsciemment, le pouvoir de répulsion de la louve crème se déclencha. Comme quelque chose qui vous étouffe, il rampait, droit sur le loup brun et gris. D'un claquement de mâchoires, Swann appuya ses dires. « - Déguerpis. »

Rizzen

Rizzen contempla avec dédain le sang qui coulait sur son pelage à partir des épaules. Si seulement elle savait qu'il aimait le sang... Il passa un bref coup de langue, satisfait du goût métallique qui imprégnait sa langue il eut un sourire étrange. Ce sourire n'était qualifiable, mais il n'inspirait rien de bon, ça c'était sûr. Mais de toute façon, c'était un loup de l'ouest donc il n'inspirait rien de bon. Surtout un type dans le type de Rizzen d'ailleurs... Il retourna son attention sur la louve crème. Elle le menaçait maintenant... Rizzen renâcla. C'était d'un amusement sans pareil. Il huma l'air lorsqu'une odeur écœurante apparut peu à peu dans l'atmosphère des lieux. Le loup gris ne comprenant pas vraiment la situation et d'où provenait cette odeur infecte braqua automatiquement son regard perçant dans celui de la louve. Cette odeur émanait d'elle.

Il fronça le museau dévoilant ses crocs nacrés, cette odeur prenait la gorge et semblait faire suffoquer mais Rizzen étant têtu ne lâchera pas. Il se contenta de retenir sa respiration à rythme régulier, en effet, cette technique semblait plutôt bien marcher. Oh non, cette fois Rizzen ne rigolait plus du tout. Il inspira un coup avant de se jeter sur la louve et la projeter ainsi contre le sol. Il enfonça ses pattes dans le diaphragme de Swann avec un sourire mauvais. Il n'était pas connu pour être d'une certaine douceur après tout. Il sourit encore plus lorsque sous le choc, la louve ouvrit la gueule en un hoquet imaginaire, et oui ne plus pouvoir respirer c'était dommage... Enfin d'un côté Rizzen aussi ne pouvait plus trop respirer il lâcha dans un souffle :

« - Désactive ton pouvoir et peut être que je te laisserai la vie sauve. »

Et oui, le bêta de l'Ouest faisait du chantage, mais bon, qui ne profiterait pas de la situation ? En attendant, ce pouvoir était une plaie. Horrible, c'était âcre, amer... Et encore, ce n'était pas définissable. Pour souligner ses paroles dîtes plus tôt, le loup gris força un peu plus sur ses pattes et planta ses griffes dans la peau fragile de la louve.

Rizzen ne semblait point gêné par les tâches vermeilles qui couvrait ses épaules. Après en avoir séché une ou deux avec un sourire énigmatique aux babines, il observa la Bannie avec un amusement non dissimulé. Seulement, lorsque la caractéristique odeur désagréable de Swann atteint ses narines, les tensions de ses babines se fanèrent et le regard du Bêta occidental se glaça sur l'adolescente. Un bref instant passa durant lequel Rizzen se contenta se froncer le museau. Pourquoi ne reculait-il pas ? Le loup brun et gris fonça soudain sur Swann, celle-ci pris appui sur ses pattes arrière et se cabra, mais se pris une nouvelle fois le Mâle de plein fouet. La louve crème n'eut pas le temps de se relever, son tortionnaire appuyant sur le point stratégique. Swann écarta ses mâchoires dans un hoquet imaginaire, le souffle coupé par les pattes de Rizzen sur son diaphragme. Malgré ses coups de pattes, la Bannie ne parvint pas à bouger. La gueule entrouverte et haletante pour chercher l'air frais, le regard noir et assassin de la louve croisa celui sourd de son ennemi. Un faible grondement, le peu qu'elle pouvait produire, lui échappa aux paroles du lupin. Sale petit... L'appui plus prononcé sur son ventre fit couiner Swann. Instantanément, son aura se replia au plus profond d'elle et un air exceptionnellement pur repris place. A peine l'occidental eut-il faiblit sa pression que la Bannie se rebiffa et échappa à Rizzen.

De nouveau levée, la tête basse entre ses frêles épaules, Swann fixait le loup bicolore. Prudente. Silencieuse, elle releva la tête, et observa pensivement durant quelques secondes les îles alentours. Sa fuite allait certainement se terminer ici. Mâchoires carrées, la Bannie se remit à fixer son tortinnaire, les yeux brillants d'une profonde envie de meurtre. Ses babines tressautaient de façon convulsives. Quelle croix.

« Que me veut-tu à la fin ? »

Rizzen

La jeunette se rebiffa dès que Rizzen relâcha la pression de ses pattes lorsqu'il sentit de l'air pur. Il inspira un bon coup avant de ré-afficher son fameux sourire. Plus il passait de temps plus elle... C'était bizarre, elle l'occupait, ouais c'était ça, elle l'occupait. Il pouvait enfin lutter contre l'ennui. Jamais il n'éprouvera autre chose que de l'amusement avec une légère once de haine pour cette louve. Les babines de Swann tressautaient dévoilant des crocs nacrés, soit, si elle voulait jouer à ça... Sauf que les paroles de la louve stoppèrent le loup gris. Hm ne lui avait-il pas déjà demandé ? Ah si. En fait c'est que la jeunette avait la mémoire courte. Il sourit avant de répondre :

« - Tu as la mémoire courte, je te rappelle que je veux ta version des faits. »

Puis il s'assit les muscles de ses pattes étaient cependant près à re-donner la traque, il regarda les muscles de Swann, crispés, ils semblaient près à partir au quart de tour, Rizzen eut un sourire de traqueur. Soit, si elle voulait recommencer la chasse ça ne le gênait pas. Au contraire, mais il voulait bien la réponse à sa question.. Ah il avait oublier de préciser quelque chose :

« - Ah et un conseil, ne me dit pas va demander à Kyle ou à tel ou tel loup surtout s'il est mort. »

Il n'avait pas vraiment envie de jouer sur ce coup là, pour lui jouer était... Quelque chose d'autre. Il gratta la terre de ses griffes à l'idée de les planter dans une fourrure et de voir le liquide chaud et rouge de la vie se répandre... Ah quel doux rêve éveillé. Il se passa la langue sur ses babines comme s'il sentait le liquide poisseux. Qu'est-ce qu'il aimerait ! Mais bon, pour le moment présent il voulait ces informations.

Comprenant que toutes ses issues étaient coupées, et que Rizzen ne comptait peut-être pas faire d'elle son goûter, du moins dans l'immédiat, Swann se contraint à s’asseoir et détendre un tant soit peu ses épaules. Le sourire assassin du Bêta occidental manqua de la faire grogner mais dans un esprit de prudence, la Bannie ne bougea pas, l'oeil grave. Bien que d'apparence détendue, la vue d'une île assez proche qu'elle pouvait rejoindre d'un bond la faisait profondément bisquer. La louve claire ignora son congénère lorsque celui-ci ajouta une condition. Elle n'était forcée de rien, pourquoi parlerait-elle ?

« Kyle pourtant sait tout de l'histoire. » Swann sentit la casserole prête à déborder et débita de suite après, le museau tourné vers l'Ouest: « Et l'autre enfoiré est certainement mort depuis tout ce temps, même si il respirait encore lorsque je suis partie. » La louve claire revit alors le jour de son bannissement défiler devant ses yeux. Tous les loups de la meute formant un cercle autour d'elle. Elle, alors jeune Apprentie qu'elle était toujours, se trouvait là, centre de toute l'attention. Deux jours après son agression à l'encontre de ce vieux croûton, l'adolescente avait tout perdu, de ses amis à sa candeur. Le regard dur et froid vissé sur Kyle qui débitait son discours, elle ignorait volontairement tout le reste. Sa victime était assignée à tanière. Trop affaiblie et blessée avoua Kyle. Ahah. Les derniers mots prononcés par l'Alpha firent lever la louve blanche et crème. Enfin fini ? Un couloir s'était formé pour diriger Swann en direction de la Forêt Brumeuse, sa nouvelle résidence depuis. Depuis ce jour, l'adolescente n'a plus été la même, et ne rêve que de vengeance. Elle s'était à elle-même murmurer:

« L'hiver se sent. On y pressent. Un long destin de sang » Swann se rendit compte alors qu'elle avait pensé à voix haute, chuchoté ces derniers mots, ceux qu'elle a répété lors de sa sortie du territoire occidental et qu'elle avait cru entendre dans les jours qui ont suivis. Lentement, la louve claire releva le regard sur Rizzen, qui semblait toujours attendre sa réponse. Lentement, la Bannie s'allongea, et se lécha les pattes avants. Étrangement confiante.

Rizzen

Rizzen sourit franchement avant de rigoler. C'est que cette Swann ne mâchait pas ses mots ! Ça lui plaisait, en tout cas, elle avait soigneusement éviter d'insulter son ancien dominant qui était celui de Rizzen. C'est qu'elle s'améliorait ! Il s'étira le dos puis les pattes, et les muscles qui parcouraient sont corps un à un. Ces oreilles captèrent des paroles qui ne devait pas lui être destinées. Il haussa les épaules, en tout cas il avait eut sa réponse même s'il ne connaissait pas toute l'histoire, elle avait agressé un vétéran ou du moins l'avait très gravement blessé. Soit. Ce n'était pas vraiment intéressant. Elle semblait plus confiante maintenant en présence du loup gris, mais maintenant il était comme déçu. Aussitôt, le loup gris se leva sans rien dire. Après tout, il avait eu ce qu'il voulait rien ne l'obligeait à rester. De toute façon, quelque chose disait à Rizzen qu'ils se recroiseraient...

Il sauta sur l'île que la louve crème regardait depuis un moment, tourna la tête vers elle et dit :

« - Essaye de ne pas trop t'abîmer avant notre prochaine rencontre, ça ne serait pas marrant sinon. »

Il finit sa phrase avec un sourire carnassier et bondit d'île en île. Direction les territoires de l'ouest ! Il chassa un peu en chemin, le gibier était plutôt abondant. Il avait attrapé un lièvre et un volatile. Ça devrait remplir l'estomac d'au moins un guerrier. Il soupira, il se demandait si leurs prochaine rencontre allait être aussi... Amusante. Le soleil commençait à décliner, merde. Il y avait encore passé la journée... Il rentra au trot avec les gibiers à la gueule.

La louve au pelage clair fut alors surprise de sa faiblesse, de sa soumission. Non seulement elle n'a pas cracher son venin sur le nom de Kyle, mais elle a aussi indirectement soufflé la raison de son bannissement ! Contrit, Swann posa la tête sur ses pattes avant, son regard sombre levé sur le loup gris et brun. Il s'était brièvement esclaffer avant de longuement s'étirer et de se lever. L'adolescente ne le quittait pas du regard, et s'assit lorsqu'il bondit sur la petit île proche qui avait tant fait envier Swann. Même à travers la brume, elle distinguait ce fameux sourire qui traîne souvent sur les babines de Rizzen. Ce sourire carnassier. Un grondement sourd sortit de la gorge de la louve au pelage clair aux paroles du Bêta de l'Ouest. D'un bond elle se retrouva sur ses pattes et s'exclama, sur du non-retour de ce scélérat:

« Tu te soucies de moi maintenant ?! Enfoiré !! » Haletante, la Bannie se recoucha, profondément énervée. Cet animal avait réussi à la sortir de ses gongs et plus encore. A en mettre d'autres pour qu'elle ne soit pas à l'aise. Le recroiser ? Hélas, l'adolescente en avait aussi le mauvais pressentiment. Qu'elle allait retrouver cet imbécile. Secouant la tête, la louve clair se leva et pris un tout autre chemin, s'enfonçant dans la brume. Repensant à ses paroles Traitant d'hiver et de sang. Un large sourire illumina le regard de Swann. Kyle est effectivement le dernier témoin de tout cela.

Un corps a été retrouvé au coeur de l'hiver à proximité du Lac Noir. Un corps auquel il manquait une patte. Un infirme, qui a eu le culot, l'audace, la haine, de lui retirer sa dignité. Ce vieux croûton avait osé la ridiculiser devant tous, et la Mort est venu le cueillir.
Swann avait les griffes tâchées de sang. Celui du vétéran. Mais aussi celui de Rizzen. Lui aussi va mourir.

» Le Journal du Dieu de la Géhenne
» Atchoum. - A tes souhaits. - Merci. 8D o/2
» MErci de supprimer mon compte ...
» Ah ah, j'ai rien à faire, donc je me présente ~
» Thirteen// Elle n'annonce rien de bon...