Substance maladive. LIBRE.

Je me balade près de ces terres où je vivais il y a quelques temps maintenant. J'en retiens un très mauvais souvenir d'ailleurs. Je reste un moment devant les frontières de ce territoire en le regardant sans répits. Mon passé est très lourd donc je ne suis pas venu ici à cause de la nostalgie, je préfère nettement ma vie d'aujourd'hui, celle d'un solitaire. En repensant à cela, à ce qui s'est passé un an auparavant, mon visage devient grave et assez froid. Je me retourne un peu avant de fixer à nouveau mon ancien territoire. Je pousse un long soupire et baisse la tête pour regarder mes pattes blanches. Je redresse la tête et pénètre donc sur le territoire qui était autrefois mien.

Je marche et observe tout ce que je peux reconnaître ou même remarquer pour la première fois. Quelques arbres ont grandi, d'autres ont commencé à poussé, et je retrouve un vieux chêne où je venais m'isoler pour avoir la paix. Sa belle chevelure verte n'a pas changé ainsi que le tapis de glands qui s'est formé au pied. Je souris et continue mon chemin. J'entends au loin le bruit de l'eau qui coule. Je me souviens alors de cette cascade qui s'écoule dans ce territoire, un très beau lieu où je pourrais d'ailleurs faire une halte. Je suis le bruit de l'eau en chute jusqu'à son origine. En arrivant près de la cascade, je sens une odeur assez étrange. Je fais d'ailleurs une grimace de dégoût. Je m'assois sur un rocher mouillé juste au bord de l'eau. Je bois quelques gorgées mais constate que l'eau a un drôle de goût. Je dresse la tête et vois un loup foncé près de la cascade en train de renifler une sorte de fumée.

- Qu'est-ce que tu fais ?!

Je le regarde d'un œil un peu froid et un peu curieux tout en fixant aussi la fumée.

Je reste à ma place à regarder ce loup qui semble avoir du mal à se déplacer correctement. De là où je suis, je ne vois que ses yeux tout noirs et je t'entends que cette voix de débile qui perse parmi le bruit de l'eau qui s'écoule à proximité de nous deux. Je me demande vraiment pourquoi il est dans cet état. Je me mets à fixer cette fumée avec plus d'insistance dans mon regard bleuté. Je pense qu'il s'agit de stupéfiants car l'odeur de me dit rien du tout. Mon regard se remplit de mépris envers le loup. Comment peut-on se réduire, se rabaisser à un niveau aussi bas ?! Comment peut-on déshonorer son espèce et passer à ce point pour un débile. Pour moi ce loup n'est que chaire morte bien avant l'heure. Il ne vaut pas mieux qu'un bout de charogne à mes yeux. Je le regarde avancer enfin tenter d'avancer vers moi. Je le fixe avec une expression de dégoût sur mon visage blanc. Je regarde un long moment sa substance qui fume en évitant de respirer par le nez. Je les prends dans ma gueule et les jette plus bas dans la rivière et elle sont emportées par le courant.

- Tu déshonores ta race sale vermine.

Sur ce, je donne un gros coup de patte dans sa tête d'ahuri en grognant un peu. Ce loup n'est qu'un... Il ne sent rien. Juste une vieille odeur de Sud. Un banni ? Je comprends pourquoi. Heureusement que les dominants n'ont pas gardé un loup comme lui dans leurs rangs.