Roaring Wolf
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 Oublie le reste du monde [PV Gitz]

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Leviathan

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MessageSujet: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeVen 4 Mai - 3:57

Car le monde t'oubliera.


Si quelqu’un était venu à passer par là, il aurait pu voir des traces de pas dans le sable brûlant, ou plutôt une longue trainée qui montait jusqu’au sommet de la dune éphémère, puis qui redescendait. Le vent n’avait pas encore effacé le passage du loup solitaire, mais il était suffisant pour dessécher ses babines découvertes. La question était : que faisait-il là, tout seul ? Lui-même ne le savait pas. Ses pattes alourdies par son long voyage l’avaient traîné jusqu’ici, sans qu’il réfléchisse vraiment à l’endroit où il allait. Lorsqu’il avait senti ses coussinets brûler au contact du sable blond, il n’avait pas fait demi-tour. Lorsqu’il avait commencé à haleter de plus en plus fort à cause de la chaleur suffocante, il n’avait pas fait demi-tour. Lorsqu’il avait ressenti une soif extrême après avoir marché plus d’une heure dans ce désert mortel, il n’avait pas fait demi-tour. A croire qu’il cherchait la mort. Pourtant, ce n’était pas tout à fait le cas. Il cherchait seulement l’isolement. Dans ce lieu désertique, il était presque certain de ne croiser personne, diminuant ainsi le risque de poser de nouveaux problèmes.

Mais le vent, la chaleur et l’épuisement pesaient de plus en plus lourd sur ses épaules musclées. Ses pas se faisaient de plus en plus lents, comme hésitants sur le chemin à suivre. Quel était-il ? Où devait-il aller ? Son instinct lui imposait de continuer tout droit ; sa raison le suppliait de trouver un abri. Mais ses chances de trouver un oasis dans les prochains kilomètres étaient minimes. De plus, l’air lui apportait de mauvaises nouvelles. Il sentait dans l’atmosphère comme une promesse de tempête. Une tempête de sable. Peu à peu, Leviathan refit surface, émergeant de sa torpeur. Il devait trouver quelque part où s’abriter le plus vite possible. Ah, si seulement il pouvait voir un oasis… Mais seules les dunes changeantes s’offraient à son regard, le narguant de toute leur splendeur. Alors le loup continua d’avancer, se trainant de plus en plus.

Enfin, il arriva au pied d’une de ces montagnes de poussière d’or. Il savait qu’il ne devait pas s’arrêter là, mais faire un pas de plus était devenu impossible. Ses pattes tremblaient et pouvaient à peine supporter le poids de son corps. Ah, si seulement il avait eu quelqu’un auprès de qui se réfugier, quelqu’un qui l’aurait empêché de venir s’échouer dans cet enfer… Mais il était seul, désespérément seul.
Le grand loup blanc se laissa tomber sur le côté, s’enfonçant légèrement dans le sable. De là où il était, il ne pouvait pas voir son salut juste derrière la dune. Sa truffe trop sèche ne pouvait plus sentir l’odeur délicate de l’eau claire. Ses oreilles irritées ne pouvaient plus entendre le clapotis des vaguelettes s’échouant au bord de la grande marre. Il ne pouvait pas deviner qu’un oasis était à sa portée. Et même s’il avait pu, jamais il n’aurait eu la force de s’y trainer. Alors il n’avait plus qu’à se laisser emporter ici. Avec un peu de chance, la tempête de sable viendrait droit sur lui, ne livrant pas sa carcasse aux charognards du désert… Déjà, il sentait sa conscience partir.


Dernière édition par Leviathan le Ven 4 Mai - 20:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeVen 4 Mai - 12:38

Forgotten world.


Une douce brise vint jouer dans son épais manteau de fourrure, donnant un petit coup de rafraichissement à la louve. Malgré la chaleur accablante, un petit vent frai, enfin, chaud, n'était pas de refus, histoire d'offrir un peu de bien-être à notre habitante nordique. D'un côté, c'était tout de même surprenant qu'un individu vivant dans un univers de glace et de neige s'habille de noir. C'était voyant et facilement repérable. Un tappe à l'oeil, quoi. Gitz roula sur son flanc droit qui s'abaissa sous un soupir las. Elle ferma les yeux. Au début, elle avait pensée prendre une petite ballade toute simple et sympathique. Elle avait marchée d'un pas décidé vers nulle part. Sa direction était droit devant. Pas de courbe ni de virage, juste une ligne droite. Elle avait cheminée entre les collines de neige pendant toute la matiné, profitant de l'air pur qui s'engoufrait dans ses poumons. Tantôt elle courait, plus tard, elle marchait, son allure changeait toujours. Puis, des effluves différentes avaient atteint son museau, venant titiller les capteurs sensistifs qu'elle avait dans la truffe. Voir le monde était une activité tres intéressante. Tout le monde aime découvrir de nouvelles choses. La Messagère ne sut résister aux appels odorants du monde sauvage et elle était partie voir de nouveaux horizons. Oui, elle reviendrait sur ces terres glaciales, mais pas avant d'avoir connus de nouveaux endroits. Elle qui n'avait jamais quitté le Nord ne pouvait s'empêcher de rêver aux forêts tropicales et aux plages dorées. Elle avait donc filée vers l'inconnu.

C'était une simple ballade qui avait virée en mésaventure dans un désert. Pourquoi ne s'était-elle pas retournée lorsqu'elle avait sentie cette chaleur lui brûler le dos? Pourquoi n'avait-elle pas simplement fait demi-tour lorsqu'elle avait sentie le sable brûler sous ses pattes? Jamais elle ne pu y répondre, même à elle-même. Sa trop forte curiosité l'avait empêcher d'effectuer un jugement convenable et ainsi, retourner dans son monde enneigé. Elle entrouvrit les yeux, espérant voir autre chose que du sable. Elle fut déçu en ne voyant que cette même grande dune surplomber le point d'eau. Quelle chance, quand même. Gitz n'était pas quelqu'un que l'on pouvait considérer comme chanceuse, mais là, c'était vraiment la veine. Après avoir errer pendant de longues heures sous un Soleil de plomb, d'avoir eu la gueule sèche et l'affreux sentiment d'être désydrathée, elle l'avait sentie. Elle avait perçu son odeur, cette dernière portée par le vent chaud du désert. De l'eau. La louve avait litéralement traîné son corps jusqu'à la source de fraîcheur, de vie. Elle avait bu longuement, chaque gorgée lui redonnait un peu plus d'énergie. Puis, épuisée, elle s'était allongée dans l'ombre des maigres buissons et des chétifs palmier qui bordait les rives du point d'eau. Bercé par la mélodie des branches et des feuilles, elle s'était endormi, ses forces, drainées par la chaleur.

La voilà donc à ce point, couchée près de cette miraculeuse oassis à regarder la haute dune masquer l'horizon. Elle avait espérer, un moment, une fraction de seconde, que cette colline sablonneuses aurait été soudainement changée en butte de neige. Un beau rêve, mais un rêve. Gitz se leva doucement, étirant ses pattes, ses griffres plantées dans le sol. Elle se retourna vers la surface brillante de l'eau et y pencha la tête pour se désaltérer à nouveau. C'est peut-être banal, mais l'eau, c'est délicieux. Elle redressa le coup. Le précieux liquide coula le long des poils de sa gorge. Elle passa sa langue sur ses babines. C'était bon, très bon. Elle en prendrait bien encore une autre gorgée. Le vent ramena de nouveaux son souffle, apportant avec lui des odeurs. À force, elle les avaient toutes identifiées. Du sable, de l'air chaud, une odeur de végétal et... Une nouvelle. Elle leva son museau grisonnant en l'air, tentant de capter au mieux la nouveauté. Un loup. Proche, en plus. Vraiment pas loin. Elle tourna son regard émeraude vers la dune qu'elle fixait plus tôt. Derrière, juste derrière... Qu'y avait-il? Elle venait de l'autre bors, elle ne savait même pas ce qu'il y avait de l'autre côté de la colline. Ce fut assez pour piquer son intérêt. Elle s'élança vers ce grand relief et le gravit en quelques bonds maladroits. À son sommet, elle fut prise dans un coup de vent, la menaçant de la faire tomber en bas. Heureusement pour elle, elle sut garder son équilibre. Sa déception fut grande lorsqu'elle réalise que devant, comme derrière la dune, il n'y avait que du sable à perte de vue. Son regard parcourut la place. C'était vide, tellement vide. Le désert de glace de son chez sois offrait tout de même quelques sculputures naturelles de neige et justement, de glace. Ici, rien que des dunes de sables... Et un loup blanc au pied de la colline.

Il ne lui prit pas plus de quelques courtes secondes pour dévaler la pente. Il ne lui en prit pas plus pour se trouver à la hauteur du grand mâle blanc.
Gitz n'aimait pas voir les autres souffrir.
Par contre, Gitz ne savait jamais quoi dire dans ce genre de moment.
Elle garda le silence, ses yeux verts brillants d'inquiètude.
Et elle attendit.

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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeSam 5 Mai - 2:14

Les flancs du loup se soulevaient lentement, mais très irrégulièrement. Il se raccrochait pourtant à cela. En se focalisant sur sa respiration hésitante, il pouvait encore espérer ne pas s’envoler pour le pays des songes, voire plus loin encore. Mais respirer la poussière devenait de plus en plus difficile, sa gueule trop sèche devenait pâteuse, ses poumons semblaient brûler à petit feu. Respirer ne lui faisait aucun bien, au contraire. Son souffle emportait avec lui à chaque fois un peu plus d’humidité qui se perdait dans le désert infini, disparaissant comme un traître qui venait de voler quelque chose de précieux. Oh, oui, l’eau était précieuse. Elle était même la chose la plus précieuse en ce moment – tout le temps d’ailleurs, mais il s’en rendait moins compte. Or, à cet instant précis, Leviathan aurait tout donné pour obtenir ne serait-ce qu’une gorgée d’eau. Celui qui fut jadis un superbe animal plein de vie et d’ardeur n’était plus qu’une loque incapable de se traîner jusqu’à un point d’eau. Mais il y tenait pourtant, à cette vie, bien qu’il puisse affirmer parfois le contraire. Mais que lui avait-il pris de s’aventurer si loin et si longtemps dans cet enfer ?

De nouveau, la brise vint chatouiller son museau. Puis un frémissement vint murmurer à ses oreilles. Il percevait comme un mouvement près de lui. Quelque chose approchait. Son souffle se fit légèrement plus rapide, il tentait de revenir au présent. Mais son esprit embrumé par la fatigue ne parvenait pas à refaire surface, s’obstinant à garder sa conscience endormie. Ses babines tressaillirent lorsque le sable bougea tout près de lui. Quelqu’un était là. Ami ? Ennemi ? Un charognard sûrement. Pourtant, c’était comme si cette présence étrangère apportait avec elle un brin de fraîcheur. Les yeux toujours clos, il ne pouvait pas voir le poil humide de l’animal qui l’observait avec inquiétude. Il devait faire un effort. Il ne pouvait pas se laisser dévorer vivant.

Sa gorge vibra. Silence. Puis une nouvelle fois. Ses babines se retroussèrent, dévoilant ses dents menaçantes. Il semblait être plongé en plein rêve ; un spectateur pourrait croire qu’il était en train de chasser son repas. Puis un grognement. A peine distinct. Encore une tentative, cette fois c’est un peu mieux. Le son roula dans sa gorge et s’échappa d’entre ses crocs. Il grondait pour prévenir. Non, il n’était pas mort. L’heure du dîner n’était pas encore arrivée. Puis son avertissement devint une plainte. Sa gorge desséchée ne supportait pas cet effort. Depuis combien de temps n’avait-il pas bu ?
Ses yeux s’ouvrirent avec précaution, découvrant un monde flou, étrange. Une ombre le surplombait. Une ombre ? Non, la forme sans contours nets semblait réelle, dure, en vie.

    « Je ne suis pas… comestible… Ne crois pas faire de moi… ton déjeuner. »

Parler était une torture, mais il voulait savoir qui l’observait ainsi. Soudain, des effluves parvinrent jusqu’à sa truffe, lui apportant des informations sur sa situation. Il sentait cette fraîcheur, mais aussi la chaleur des siens. Il sentait le loup. Il sentait la vie. Il sentait l’espoir. Un regain de vitalité lui permit de lever légèrement la tête pour mieux voir le curieux. Ou la curieuse. Finalement, il n’allait peut-être pas finir tout seul ici, enseveli par le sable. Mais pour partir, il allait devoir se lever. Or, ses pattes étaient encore trop faibles, et sa vaine tentative pour se redresser encore un peu en fut le témoignage.

Pouvait-il seulement espérer de l'aide ? En avait-il le droit, au moins ? Peut-être que tout ce qui lui arrivait n'était que ce qu'il avait mérité. Lui qui cherchait sans cesse la solitude, il avait en ce jour l'audace de croire que quelqu'un voudrait lui porter secours... Non, cette ombre près de lui n'était là que pour le punir, se moquer de lui... Et bien qu'il en soit ainsi. Mais qu'elle ne rit pas trop fort, alors, afin qu'il puisse dormir en paix...
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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeSam 5 Mai - 5:52

Le sable brûlait sous ses cousinets. Une sensation loin d'être agréable et connue, vu l'éternel habitat glaciale de la femelle. Le vent chaud emmelait les poils de son manteau gris et soulever la poussière autour d'elle. Autour d'eux. Aussi perdu que ce coin pouvait être, elle avait eu la surprise de ne pas être seule. Là, étendu juste devant ses yeux, un grand loup blanc au pelage poussiéreux et à la respiration faible agonisait. Elle voyait ses membres trembler et sa poitrine se soulever de temps en temps. Irrégulièrement. Il vivait. Du moins, pour le moment. Il fallait être totalement stupide pour ne pas voir que cet animal était mal en point. Le pauvre devait être assoiffé. Comme elle l'avait fait plutôt avait Gitz, la chaleur du Soleil devait être en train de retirer toute l'énergie qui restait au mâle. Elle fit un petit pas prudent vers l'inconnu avec pour but de voir s'il dormait ou s'il avait perdu connaissance. Un grognement rauque qui se transforma par la suite en gémisement parvint à ses oreilles. Son coeur se serra. Il vivait, mais il souffrait énormément. Elle fit un pas de plus vers l'avant. Il entre ouvrit les yeux et elle pu voir deux perles grises ayant perdu l'éclat de la vie. Il marmonna quelques mots. Une phrase complète. Une phrase qui fit apparaître un petit sourire en coin sur le visage de Gitz. Puis, il releva lourdement sa tête. Elle essaye de lui dire quelque chose, mais sa gorge enrouée bloqua un moment. Elle toussota pour dégager cette dernière. Voilà des heures qu'elle n'avait rien dit à personne, qu'elle n'avait pas dit un mot. Vous savez, lorsque ça fait longtemps que vous n'avez pas utiliser votre voix ou quand vous vous levez le matin; parler est plutôt difficile. C'est exactement ce qu'il se passait avec notre louve. De plus, elle ne savait pas trop quoi dire. Situation délicate, inconnu total. Elle n'avait jamais été très douée dans les nouvelles relations. Elle vivait entre deux opossés. Timide, elle n'avait pas grand talent pour rassurer les gens, mais de l'autre côté, elle ne voulait voir personne souffrir devant ses yeux.

Elle fit un pas de plus vers le loup. Il n'avait pas l'air de la voir très bien. Son esprit semblait embrumé, perdu dans cet univers poussiéreux tout comme ils étaient tout deux eux-même perdus. Mais au fond, était-il vraiment perdu? Avait-il un but précis en venant dans ce désert? Cherchait-il quelqu'un ou quelque chose? Avait-il l'intention de se rendre de l'autre côté? D'où venait-il? Qui était-il? Elle secoua la tête, chassant les nombreux grains de sables de sa fourrure. Inutile de se poser des questions que seul l'intéressé lui-même pourra répondre. N'étant visiblement pas dans l'état de subir un questionnaire, ça ne servait strictement à rien de se questionner ainsi. Elle possera ses questions plus tard, en attendant, elle devait trouver quelque chose à faire pour aider ce pauvre mâle. Commencer par le rassurer en lui disant qu'elle n'était pas là pour en faire son déjeuner pourrait être une bonne chose. Un bon début, du moins. Elle baissa la tête pour se mettre à sa hauteur. Son regard devint plus doux. En aucun cas, elle voulait du mal à cet inconnu. Ils n'étaient pas sur son territoire, elle n'avait pas à déffendre quoi que ce soit. Et puis, à part son faible grognement, il n'avait pas été méchant envers elle. Seulement méfiant. Ça, c'était normal. Elle dit d'une voix avec une touche d'amusement:

« Je ne suis pas cannibale. De plus, si j'étais si affamée que ça, j'essairais plus de me trouver un poisson dans la marre là-bas. »

Une façon subtile d'indiquer qu'il y avait de l'eau pas très loin d'ici. Histoire de redonner un peu de courage au mâle.
Elle afficha un sourire invitant. Ayons l'air sympathique.


Dernière édition par Gitz. le Lun 7 Mai - 12:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeDim 6 Mai - 3:40

Ou alors, il rêvait. Son esprit avait déjà sombré dans les méandres de l’inconscience, et tout ce qu’il voyait maintenant n’était plus qu’une illusion. Oui, c’était ça. Une illusion. Il divaguait complètement dans son rêve et avait l’impression de vivre la réalité. Mais au moins, dans son rêve, il ne pouvait pas mourir. Ah oui ? Alors pourquoi ne pas faire dans son rêve ce qu’il se savait incapable de réaliser dans son état physique actuel ? Si seule la pensée lui permettait de vivre dans ce songe, il lui suffisait de vouloir se lever pour le faire… Non. C’était plus compliqué que cela. Même dans son rêve, il ne parvenait pas à se lever. Alors était-ce vraiment un rêve ? Il allait continuer à le croire jusqu’à preuve du contraire.

Une voix. Un refuge. Il pouvait se fier à cette voix, il le sentait. Au plus profond de lui, son cœur disait « confiance ». Son rêve lui montrait ce qu’il aurait aimé trouvé dans la réalité. Quelqu’un qui vienne s’inquiéter pour lui, qui vienne lui porter secours. Alors il allait suivre cette voix, et la louve qui se cachait derrière. Leviathan ouvrit les yeux un peu plus grands encore, essayant de mieux la discerner. Et il croisa son regard vert émeraude. Allez, viens, suis-moi. Lève-toi et marche. S’il-te-plaît. Vit. Voilà ce que lui disait ce regard. Alors il se leva. Non sans mal. Son premier – ou plutôt le deuxième – essai fut désastreux : il s’appuya sur ses pattes avant qui tremblèrent sous son poids et s’effondrèrent, ce qui eut pour effet de soulever un nuage de poussière. Le loup blanc toussa et éternua, mais ne perdit pas courage. Il était dans son rêve, il pouvait faire ce qu’il voulait. C’était juste qu’il n’avait pas suffisamment confiance en lui, il fallait juste remédier à cela.

Il tenta une nouvelle fois de se lever. Ce coup-ci, ses pattes avant supportèrent son poids et il parvint enfin à se mettre complètement debout après un petit moment d’hésitation. Il était faible. Trop faible. Horriblement faible. Cela ne lui était encore jamais arrivé de se retrouver dans cet état et la chaleur suffocante n’arrangeait vraiment pas les choses. Mais pourquoi faisait-il si chaud dans son rêve ? Les conditions auraient dû être un peu améliorées par rapport à la réalité, pour lui donner la force et le courage de continuer. Mais il y avait cette louve, ce devait être suffisant, sûrement.

    « Alors, allons à cette… mare. »

Son corps voulut l’entraîner vers le bas, déséquilibré par son premier pas maladroit, mais il se retint de justesse. Pour deux raisons, il ne pouvait pas se permettre de laisser cette louve le soutenir car, non seulement s’il la touchait il craignait qu’elle ne disparaisse d’un coup, comme une bulle de savon éclatée par une poussière, mais en plus il savait que dans son état il était absolument incapable de maîtriser son pouvoir. Alors même si sa semblable n’était qu’un mirage dans son esprit, il n’avait pas envie de savoir ce que ça donnerait dans un rêve.

Il fit un pas. Deux pas. Puis il sentit qu’il pouvait y arriver. Le sable se mouvait insidieusement sous ses pattes, mais il restait debout. Remis en confiance par la présence apaisante de la louve, il tourna sa tête vers elle, scrutant son regard rafraîchissant. Oui, rafraîchissant, car il lui rappelait une prairie en printemps et son herbe verte et tendre dans laquelle il était agréable de se rouler… Elle ne pouvait le guider que vers son salut.


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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeDim 6 Mai - 10:17

And I wont give up.


Même si son regard était posé sur le loup blanc, elle ne pouvait s'enlever de la tête la vue qu'elle avait au sommet de la dune. Un monde perdu, complètement perdu. Un endroit coupé du reste de l'univers et ce, seulement par du sable. Des tonnes et des donnes de sable. Avant aujourd'hui, elle ne s'imaginait même pas qu'un tel endroit puisse exister. Rien, rien, rien. Du vide à en perdre la tête. Pourtant, elle garda ses yeux sur le loup. Elle ne le connaissait pas, mais elle ne pouvait pas le laisser ici. Elle ne pouvait pas le lâcher des yeux. Si jamais il mourrait alors qu'elle regardait ailleurs? C'était là, la pire chose qu'il pourrait arriver. Il n'allait tout de même pas dispraître comme ça, sans laisser de trace, non? Leurs regards se croisèrent. Dans ses prunelles grises, elle y lue de la détresse, un énorme sentiment de solitude et un appel à l'aide. Tu n'es plus seul, maintenant. Tu n'as jamais été seul. Je vais t'aider, je veux t'aider. Lève toi. Comme si tout avait été prévu depuis toujours, le mâle commença à se lever après qu'ils se soient regardés dans les yeux. Elle fit quelques pas en arrière pour lui donner plus d'espace de manoeuvre. Il retomba malheureusement dans le sable, soulevant la poussière autour de lui. Elle pencha la tête sur le côté, inquiète. Allez, debout. La mort ne viendra pas aujourd'hui; elle a trop peur des gens courageux. La poussière flottant dans l'air fut poussé par le vent. Le nuage de sable disparut dans le désert, se répendant partout et nulle part à la fois. Gitz vit le loup tenter de se redresser à nouveau sur ses pattes. Elle se reteint d'aller l'aider. Elle doutait un peu de sa réaction si elle se précipitait à ses côtés pour l'aider à se relever alors qu'ils ne s'étaient jamais vu auparavant. Cependant, elle ne le lâcha pas d'un oeil, son regard verdoyant toujours fixé sur le mâle à la fourrure poussiéreuse. Puis enfin, il fut debout sur ses longues pattes en d'autres temps, sûrement très robuste.

Son regard s'adoucit. Elle ne pouvait qu'admirer la force et la détermination du loup. Elle ignorait tout de lui, mais elle avait vu dans ses deux yeux argentés une immense tristesse, une grande peine, comme si son coeur pouvait explosé à n'importe quel moment. Comme si ses larges épaules n'en pouvait plus de supporter le poids du monde. Et exactement comme en ce moment, il se relevait. Elle s'était elle-même écroulée avant d'arriver à l'oassis plus tôt. C'était bien l'une des seules fois où il lui était passé par la tête qu'elle pourrait mourir là, grillant sous les chauds rayons du Soleil. Ce n'était qu'une impression, mais elle croyait voir que le grand animal au pelage de neige souillé par la terre s'était relevé bien plus souvent qu'elle ne le ferait dans toute sa vie. C'était une admiration à la fois justifiée et à la fois non-justifiée puisqu'elle n'était bassée que sur un feeling. Les mots du loup la firent sourire. Elle ne demandait qu'à le mener jusqu'à l'eau. Elle ne demandait qu'à l'aider. Elle fit un pas vers la dune, mais elle s'arrêta dès qu'il passa proche de tomber à nouveau. Son coeur voulait la pousser à se placer aux côtés de l'autre pour le soutenir, mais sa tête lui disait le contraire sous prétexte que c'était un total inconnu. Et elle écouta sa tête. Il tourna à nouveau sa tête vers elle, lui demandant le chemin, lui demandant de le guider. Elle cligna des yeux et s'avança vers la dune pour entamer la monté. Le sable glissait sous ses pas, roulant grains par grains vers la bas, attiré par l'éternele gravité terrestre. Descendre une colline était toujours plus facile que de monter cette même colline. Ses griffes ne trouvaient aucune brise dans le sol granuleux qui ne cessait de s'écouler en suivant la pente de la butte. À chacun de ses pas, ses pattes charbonneuses s'enfonçaient dans le sable et glissaient un peu. Monter prendrait l'éternité, se disait-elle. Mais dans un endroit où le temps n'a pas d'importance, était-ce simplement valable de penser ceci?

Lorsqu'elle fut à peu près à mi-chemin du sommet, elle s'arrête, alletante, et regarda derrière elle pour s'assurer que son camarade cheminant avec elle la suive encore. Elle fut heureuse de le voir derrière elle qui continuait de monter, soulever courageusement et lourdemenrs ses pattes pour continuer de progresser. Elle se remit en marche, poussant de toute ses froces avec ses postérieures pour la propulser jusqu'en haut. Chacun de ses mouvements semblaient puisser l'énergie pour bouger de son unique détermination à aider cet inconnu. Si ce n'était que d'elle, elle se serait effondrée au beau milieu de sa montée pour souffler un peu, mais elle ne pouvait pas se le permettre. Pas alors que quelqu'un dépendait d'elle, même si elle ne doutait pas qu'il serait capable de trouver lui-même la source alors qu'elle lui indiquait la route à suivre. Ses membres tremblaient sous ses efforts. Qui aurait pu croire que grimper le long d'une dune dans un désert pile sous les rayons du Soleil pouvait être si fatiguant? Certainement pas elle, en tout cas. Enfin, elle arriva au sommet. Là, la louve porta son museau dans le vent, reniflant les odeurs et cherchant à se rafraîchir. Ses yeux se promenèrent à nouveau sur cet univers incroyable et effroyable en même tant. C'était magnifique et horrible en même temps. C'est remplit et vide, heureux et triste. Un désert, c'est vivant tout en étant mort. Rien ne vit là dedans, mais les dunes changent sans cesse, donnant l'impression qu'un immense serpent se promène jours et nuits. Ça, c'est vivant. Elle tourna la tête vers le loup lorsqu'elle l'entendit arriver à sa hauteur. Elle lui fit un petit sourire avant de tourner le regard vers le pied opposé de la colline. Vers les palmiers, vers les buissons. Vers l'eau. Là, juste en bas. Elle aurait voulu le dire en mot, elle ne pu que se jetter en bas de la dune. Glissant et bondissant sur le sable, elle atteint l'oasis en quelques secondes. Oui, descendre était toujours plus facile que monter. Elle se posta sur la rive la plus proche de l'étang et attendit qu'il la rejoigne.

Ses yeux brillaient alors qu'elle le regardait arriver.
C'est fou comme quelque chose d'aussi simple que d'aider pouvait rendre heureux.

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Leviathan

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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeLun 7 Mai - 7:55

Une bouffée de chaleur enveloppa tout son corps. Ce n’étaient pas les vagues brulantes du désert qui soulevaient des gerbes de sable sur leur passage, mais plutôt quelque chose qui venait de l’intérieur, du plus profond de son être. Un seul être vous aide, et tout devient confiance. Il avait désormais la certitude que la suivre serait la meilleure chose à faire. La seule chose qu’il se demandait était d’où venait cette si précieuse aide. Un jour, un loup lui avait appris que dans les rêves, rien n’était inconnu. Il s’agissait seulement de réminiscences qui apparaissaient, parfois déguisées sous une autre apparence. Alors dans ce cas, pourquoi cette louve sombre ? Il ne parvenait pas à faire le lien avec ce qu’il connaissait dans le monde réel. Il pensa aux rares louves qu’il avait pu rencontrer sur son si long chemin, mais aucune d’elles n’avait de raison de revenir le hanter, à défaut d’autre mot. Il ne se souvenait pas avoir déjà vu un regard si saisissant, presque envoûtant. Mais dans tous les cas, qui qu’elle soit, il allait la suivre. Et c’est ce qu’il fit. Dans un accord silencieux, il La laissa le précéder. Malgré son esprit embrumé, il avait remarqué juste avant sa légère hésitation. Il l’observait soigneusement, tentant de comprendre pourquoi elle était là. C’était ainsi qu’il avait senti qu’elle était prête à venir l’épauler. Mais elle ne l’avait pas fait, il lui en était reconnaissant. Que ce soit parce qu’elle ne le connaissait pas et inversement, par timidité ou simplement parce que ce n’était pas son genre, il s’en fichait. Le grand mâle avait sa fierté, et même dans des moments comme celui-ci cette dernière prenait toujours une grande place chez lui.

Tout semblait si réel… La louve était vivante, bien plus que les chimères qu’il avait l’habitude de croiser la nuit.
Mais se rappelait-il s’être une fois rendu compte qu’il rêvait dans ses songes précédents ?
Sa guide entama l’ascension de la dune, laissant derrière elle des traces prometteuses. A son tour, Leviathan commença à monter. Plus lent que la silhouette qui se découpait devant lui. Moins agile, aussi. Mais il avançait. Et le sable qui roulait sous ses pattes endolories ne parviendrait pas à le déstabiliser suffisamment pour le faire tomber. Progressivement, il grimpait sur cette colline éphémère, sans cesse remodelée par le vent chahuteur. Plus il s’élevait, plus les rafales se faisaient insistantes, pas assez cependant pour le soulager des rayons ardents de l’astre du jour. Ah, le soleil se moquait bien d’eux, pauvres créatures obligées de boire et de s’abriter pour ne pas se dessécher sous sa menace. Oh, oui, il pouvait être réconfortant, mais il ne le serait jamais autant que sa compagne de la nuit aux yeux du loup blanc. Malheureusement, il restait encore quelques heures avant que la Lune ne vienne réclamer son dû. Leviathan était convaincu que le désert serait bien plus beau sous la pâle lueur de la lune. Mais en attendant, il devait continuer. Elle était toujours là, devant lui, un peu plus haut, et elle l’attendait. Ils seraient bientôt à la moitié du chemin, il le savait, et la suite serait plus facile. La louve fit un bond, probablement pour se redonner un peu de vigueur. Le loup préféra continuer au même rythme. Il doutait de sa propre force ; sa seule confiance s’accordait à cette ombre qui l’emmenait là où il voulait.

Peut-être… Peut-être était-elle justement une ombre… L’ombre de sa sœur qui ne laissait jamais ses pensées en paix… Il voulait la retrouver, alors peut-être l’aidait-elle inconsciemment à atteindre son but…
Enfin, il parvint au sommet de la dune. Un spectacle magnifique. Bouleversant. Même en plein jour. Toutes ces courbes mouvantes semblaient danser avec le vent, se jouant de ses caprices, s’adaptant à ses envies. Et s’il n’avait pas été si épuisé, le loup blanc se serait volontiers mêlé aux arabesques dessinées dans le sable d’or. Sourire partagé. Et la louve disparut. Il l’observa courir vers leur salut puis, voulant faire de même, il puisa toute la force qui lui restait pour bondir. S’emmêla les pattes au moment de la réception. Trébucha. S’effondra. Glissa. L’élan entraîna son corps et sans comprendre ce qu’il lui arrivait, il se retrouva au pied de la montagne de sable. Toussant pour chasser le sable qui s’était infiltré dans sa gorge, il se releva avec difficulté pour finalement se secouer. Ses forces le quittaient, lui laissant le doute sur sa capacité à franchir les dix derniers mètres qui le séparaient de sa libération. Il y parvint. Elle était là, encore. Près de lui. Voilà, c’est là. Tout simplement. Alors il s’avança un peu dans l’eau miroitante, juste suffisamment pour que le bout de ses quatre pattes soit immergé.

Tout était trop vrai.
Il se laissa tomber, sa chute provoquant une grosse éclaboussure sonore.
Il attendit que l’eau s’infiltre dans sa fourrure, dans sa peau, dans sa gueule. Il but.
Et il se serait bien laisser aller ainsi pendant un temps infini. Mais elle était là, elle l’observait.
Alors il rit. Un rire de délivrance. Un rire plein de vie. Un rire plein de remerciements. Puis il se releva, ayant retrouvé assez de vitalité et de force pour se tenir de nouveau debout.

    « Tu es réelle. »

Ce n’était plus une question. Il aurait pu le lui demander, et ce depuis le début. Mais à présent il était certain. Elle venait de lui sauver la vie. Il ne rêvait pas.
Merci. Tout simplement.
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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeLun 7 Mai - 12:08

Le bonheur, contrairement à ce que les gens pourraient penser, c'est tout plein de petites choses. C'est le lever le matin en sachant que l'on est aimé, chéri, c'est de regarder les nuages dans le ciel avec des amis, c'est de manger notre repas favoris. C'est aimer et être aimer. C'est être aider et aider. Dans son coeur, Gitz ressentait cette joie, ce sentiment d'accomplisement et d'avoir fait quelque chose de bien. Les gens pensant que rendre service ne signifie strictement rien ne connaissent pas ce genre bonheur. Ils ne savent quelle chaleur, quel réchauffement au coeur ça fait. Lorsque le loup qu'elle guidait jusqu'à la marre se laissa tomber dans l'eau et se mit à rire, elle ne plus qu'afficher un grand sourire. Un sourire qui lui étira les trais du visage en une figure rayonnante, joyeuse. Peut-être n'avez-vous pas déjà remarqué, mais il existe plusieur forme de rire. Il y a le sarcastique, bien reconnaisable par son manque de joie et cet air dédaigneux que le sujet du rire expose. Il y a aussi le moqueur amical qui rigole de son meilleur ami qui vient de commettre la plus grosse gaffe pas possible à faire devant son amour secret. Il y a celui que vous faites lorsque vous êtes gêné, ce petit son aigu et bref, qui trahi totalement votre timidité. Et il y a le rire contagieux. Ce dernier est tellement joyeux, heureux et exprime tant de bonheur qu'il est impossible de ne pas se joindre à ce rire. Bien sûr, il y a plein d'autres sortes de rire, mais 'est exactement ce type qu'entendait notre louve. La joie du loup blanc d'être enfin dans l'eau semblait si grande que Gitz ne pu que se mettre à rire elle aussi. Leurs voix se mélèrent l'une à l'autre, tout aussi joyeuses, tout aussi heureuses.

Elle riait avec lui. Elle riait pour lui. Elle riait sans vraiment le contrôler. Tout venait naturellement. Elle pencha la tête pour boire à son tour. Elle prit de longue goulée, sentant le liquide froid couler dans sa gorge, rafraichissant sa bouche, son corps. C'était vraiment dans ce genre de situation que l'on comprenait à quel point c'était agréable de boire, de goûter à l'eau bien que cette dernière n'aie techniquement aucun goût. Il se releva, la fourure trempée. Elle leva la tête pour le regarder, toujours souriante. La ballade qu'elle avait commencée ce matin prenait des tournures totalement surprenantes. Jamais elle ne se serait attendue à croiser quelqu'un et encore moins dans un tel endroit. Destin, Hasard, peu importe! quel drôles d'évènements vous nous offrez! Gitz pencha la tête aux mots du loup. Réelle, ça oui, elle l'était. Mais à ces mots, elle ne put que penser que tout ça n'aurait pu être qu'un simple rêve. Trop préoccuper à guider son semblable, elle n'avait pas vraiment réfléchit à toute cette histoire. Tous ces efforts, tout aurait pu être un simple rêve, mais par les simples mots, la simple phrase qu'il pronnonça, elle fut certaine que ce ne pouvait pas en être un. Elle croisa un moment son regard. Ce dernier qui, il y avait quelques minutes seulement, flottait dans la brume, était maintenant bien éveillé. Elle pouvait voir les voir refléter la lumière, ils n'étaient plus qu'un simple organe à sec qui semblaient ne voir qu'un rêve souffrant, douloureux. Le gris était maintenant argent; l'argent brille bien plus. Elle lisait aussi toute la gratidude qu'il avait envers elle. Ce n'est rien, c'était écrit quelque part; je n'ai fait que suivre l'histoire. Il y a des choses qui arrivent comme ça, sans qu'on ne les prévoit, mais comme on dit, rien n'arrive pour rien.

« Je me nomme Gitz. »

Ainsi, tu pourras mettre un nom sur le visage de ta guide d'un jour.
Toutes les questions qu'elle se posait plus tôt avait disparues, comme si ce simple moment de petit bonheur avait chassé tous ses problèmes, ses doutes, ses questionnements. Après un instant de joie, on oublie souvent ce que l'on faisait ou ce que l'on pensait. On agit naturellement avec moins de gêne, moins de timidité. Une bonne blague, rire ensemble, ça commence toujours bien une discusion, une relation. La louve étendit ses longues pattes loin devant elle, son corps se baissa jusqu'à toucher le sol. Une fois allongée, elle bailla, découvrant sa dentition ivoire. Un peu de repos lui fera du bien après cet rencontre. Surtout après avoir dépensé autant d'énergie pour gravir une dune. Le bout de ses pattes traînant dans l'eau, elle observa un court instant les cercles concentritiques qui se formaient à la surface de l'eau à partir de ses griffes.
Ici, à l'ombre, près de ce petit paradis au milieu de l'enfer, le désert semblait moins grand et moins vide.
N'importe où, à deux, était définitivement moins grand et moins vide.
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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeMar 8 Mai - 10:18

Leurs regards se croisèrent, il put lire dans le sien qu’elle était heureuse. Heureuse d’avoir pu l’aider. Heureuse d’avoir fait quelque chose de bien. Elle rayonnait de bonheur, et il fut contaminé. Lui qui avait frôlé la mort, il souriait à cette louve comme s’il l’avait rencontrée dans une situation bien plus agréable que sous la chaleur suffocante d’un soleil arrogant. Pour la deuxième fois de sa vie – la première remontant à plus de trois années de cela – il savourait pleinement le goût de la vie. Parce qu’il savait. Il savait que quoi qu’il fasse, rien ne serait plus beau que cette vie qui lui était offerte. Il ne devait pas la gâcher à cause de son inconscience, d’autant plus qu’il avait une mission à accomplir. Et une dette à rembourser. Il avait compris que la louve l’avait aidé sans rien attendre en retour, et puis elle aurait difficilement pu lui poser des conditions dans l’état où il était, mais elle lui avait sauvé la vie, et il se sentait redevable. Il savait que le jour où elle aurait besoin d’aide, il serait là. Leviathan était un loup solitaire, aussi bien dans l’âme que par son statut, il n’avait pas l’habitude de compter sur les autres et se débrouillait généralement bien tout seul. Cependant, cette fois-ci, il avait compris qu’il pouvait parfois compter sur les autres.

La voix de sa congénère parvint une fois de plus à ses oreilles. Gitz. Ainsi celle qui l’avait sauvé se prénommait-elle Gitz. Il ne l’oublierait pas. De nombreux loups et louves s’étaient déjà présentés devant lui, mais il n’avait pas souvent retenu leurs noms. Ils n’étaient pas importants pour lui car ils n’avaient fait que surgir à un moment dans sa vie pour disparaitre aussitôt, sans faire quoi que ce soit qui ait pu attirer son attention, son admiration ou autre chose. C’était différent pour Elle. Elle avait accepté de mêler sa vie à la sienne l’espace d’un instant, d’unir leurs destins pour lui permettre de vivre. Et même s’ils devaient ne plus jamais se revoir par la suite – mais il comptait tout de même rembourser sa dette par un moyen ou un autre – il se jura de toujours se souvenir de son nom. Gitz.

    « Et je suis Leviathan. »

Peut-être te souviendras-tu du loup qui te dois la vie.
L’eau qui dégoulinait de son pelage se réchauffait déjà. L’appel de l’eau était plus fort que tout et lorsqu’il vit la femelle s’étendre au bord de la mare, les pattes dans l’eau, il n’hésita pas à y retourner à son tour. Maintenant qu’il avait bu à satiété, la faim commençait à remuer son estomac. Elle avait bien parlé de poissons quand ils étaient encore près de la dune, non ? Et la mare n’était pas immense, il allait pouvoir en trouver rapidement. Lorsqu’un éclat argenté attira son attention, il se dirigea vers le centre de l’étendue d’eau et observa attentivement. Les poissons tournaient paisiblement autour d’un point imaginaire, ignorant sûrement l’existence de prédateurs venant du ‘ciel’. Le premier essai fut un échec mais au bout de la deuxième fois, il parvint à attraper un gros poisson entre ses crocs. Satisfait de sa prise, il revint au bord de l’eau et la déposa non loin de Gitz, avant de remettre les pattes dans l’eau. C’était sa façon de la remercier, et puis elle devait avoir faim elle aussi, après l’effort qu’elle avait fait pour venir le chercher. Il s’apprêtait à retourner chercher un autre poisson lorsqu’il releva la tête avec inquiétude.

Les animaux ont tous un instinct qui les prévient d’un danger imminent. C’était exactement ce qui arrivait à Leviathan. Déjà plus tôt, il avait senti qu’il ne valait mieux pas s’éterniser dans les parages, même s’il n’avait pas pu s’éloigner comme il voulait. Les vagues de chaleur qui se faufilaient entre les arbres de l’oasis lui apportaient des nouvelles du désert. Imperceptiblement, il sentait le sol fourmiller sous ses pattes. Les tempêtes de sable n’étaient pas rares dans ce désert, il fallait toujours être sur ses gardes, méfiant. Inquiet, le loup se retourna vers Gitz.

    « Je crois que l’on ferait mieux de trouver un endroit où s’abriter mieux qu’ici, et vite. Je sens comme une menace… »

A l’idée d’une nouvelle épreuve à affronter, la fatigue retombait déjà sur ses épaules.


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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeVen 11 Mai - 13:14

Aah ouais, à deux, tout semblait plus facile, moins insurmontable.
Et oui, à deux, n'importe quel endroit ne semblait plus si grand et si vide.

Son regard encore fixé sur la surface de l'eau, elle profitait de la faible fraîcheur qu'offrait l'ombre des arbres. Si seulement le vent qui s'engouffrait dans son épaisse fourrure n'était pas si chaud. Sous son manteau de poils, elle crevait de chaud. La chaleur oppressante lui faisait un peu perdre l'esprit et l'empêchait de réfléchir avec pleine capacité. Ses paupières se fermèrent un moment. Ne plus voir tout ce sable faisait un peu de bien. Un peu. Elle continuait de sentir ces petits grains irritants qui collaient à son pelage sous son ventre. Au sein de la Meute, elle avait déjà entendu les loups plus âgés parler des différents déserts. Ceux de sable et ceux de neige. Elle s'était toujours demander à quoi pouvait bien ressembler du sable. Ce n'était pas dans un endroit prisonnier de la glace tout au long de l'année qu'elle aurait la chance d'en trouver. Tout ce qu'elle avait pour se l'illustrer, c'était des définitions par les voyageurs et les aînés de sa Meute. Ils aimaient bien raconter des histoires, ceux là. Du sable. Elle se l'était toujours imaginé comme un beau sol doux et scintillant de reflets dorés sous le Soleil. D'accord, il était bel et bien couleur d'or. Par contre, il était loin d'être doux. Au contraire, il était rugueux et même qu'il brûlait sous les pattes. Aujourd'hui, Gitz avait découvertes de nouvelles choses. Le sable et la chaleur du désert. Elle s'endomira moins stupide ce soir. Comme on le dit, on ne fini jamais d'apprendre. Ses yeux s'ouvrirent sur le même paysage désolé et sec. Elle ne s'attendait pas à ce que ce soit si vide comme endroit. Pourtant, elle aurait dû s'en douter en voyant ces dunes à perte de vue et la température déjà très élevée aux bordures du désert. Disons que l'air chaud lui avait déjà monté à la tête. Aller se perdre au milieu de nulle part n'était certainement pas une décision réflichie. Aller se perdre. Il ne fallait pas oublier, elle était perdue. Ou du moins, très loin de son chez soi. Retourner dans le Nord va lui prendre des heures et l'idée de retraverser le désert lui déplaisait énormément. Elle ignorait que la température nocturne était nettement moins suffocante que celle du jour. De plus, qu'allait-elle raconter pour motiver son absence? Que son goût d'aventure avait prit le dessus sur ses responsabilité? Qu'elle s'était perdue? La voix du mâle lui parvint aux oreilles, la tirant ainsi de ses inquiètudes.

Leviathan. C'était plutôt joli. Un nom de plus à son répertoire. Cependant, elle s'en souviendrait. Elle sentait le besoin de se le rapeller. Ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes seulement, mais elle avait l'impression qu'elle devait se souvenir de son nom. Elle ne connaissait pas tous les prénoms des membres de sa Meute, mais elle se souviendra du nom du loup qu'elle a connu au milieu de nulle part. Leviathan. C'était gravé dans sa mémoire, pour toujours. Il revint à la marre. Pas surprenant par cette chaleur étouffante et ce, même à l'ombre. On était tout de même mieux là que directement sous les rayons du Soleil par contre. Son regard suivit les gestes du mâle. Elle le vit s'approcha lentement de l'eau. Il avait de peur qu'un monstre en sorte ou quoi? La louve continua d'observer son semblable, intriguée. Elle ne comprit pas immédiatement quelle idée venait de passer par la tête du loup lorsqu'il plongea sa gueule sous la surface calme de l'étang. Elle fut encore surprise lorsqu'il refit exactement la même chose seulement quelques secondes après. Elle comprit une fois qu'il leva la tête, portant fièrement un poisson aux écailles argentées entre ses crocs. Il s'approcha et déposa sa prise devant elle. Elle leva les yeux vers lui, encore plus surprise. Il devait être dans ce désert depuis bien plus longtemps qu'elle. C'était plus à lui de manger. Il devait être affamé en plus. Cependant, les mits lui manquèrent et Gitz ne pu répondre avant qu'il ne retourne dans la marre. Elle avait rarement mangé du poisson. Pêcher était plutôt difficile dans son monde régis par la glace. Les cours d'eau étaient couvert et les poissons se terraient au fond, tout près du sol. Sa bouche s'ouvrit et elle en prit une bouchée. Les saveurs et la fraîcheur du poisson se répendirent aussitôt dans sa gueule. Il semblerait qu'il faisait déffinitivement moins chaud sous l'eau. Elle mastiqua tranquillement, savourant ce cadeau. Leviathan se retourna de nouveau vers elle prévenant d'une quelconque menace. Gitz avala sa bouchée et pencha la tête sur le côté. Un danger? Elle ne voyait que la chaleur comme réelle menace. Qu'est-ce qui pourrait d'avoir dangereux dans un endroit comme ça? Pourtant, elle avait une certaine confiance en lui. Elle lui avait sauvé la vie, il ne pouvait que vouloir faire de même, non? Elle se leva doucement, s'étirant en même temps.

«Si tu l'dis. »

Elle marqua une pause et observa les alentours. Il faisait toujours et encore Soleil et il n'y avait pas non plus d'odeurs étranges dans l'air. Qu'est-ce que son camarade-de-milieu-de-désert avait bien pu sentir? C'était l'incompréhension totale. Il est facile de deviner qu'il n'y avait pas de tempête de sable où elle vivait habituellement. Elle ne se doutait donc pas de cet éventuel danger. Elle se mit cependant en marche. Foulée après foulée, elle s'éloignait de plus en plus de la marre. Quitter l'ombre agréable de ce petit endroit de paradis lui faisait mal. Y avait-il une autre oassis où ils pourraient s'y reposer après être parti de celle-ci? Combien de temps devraient-ils marcher pour la trouver si elle existait? Elle s'arrêta à la frontière des ombres que créer les arbres sur le sol. Elle tourna la tête vers le loup blanc, le regard plein d'espoir. S'il y avait un réel danger, il était le seul des deux à le sentir. C'était donc lui qui pouvait les mener loin de cette menace. Elle esquissa un mince sourire.

« Je te suis. »

C'était rêver de penser qu'ils pourraient rester indéfiniment autour de ce point d'eau. Ils auraient été obliger de partir à un certain moment de toute manière. De plus, la journée avançait. S'il fallait retourner chez soi, autant le faire avant que la nuit tombe. Alors qu'elle allait demander ce qu'il avait présenti comme danger, le vent se mit à souffler encore plus fort, soulevant des millions de particules de poussières et de grains de sable. Derrière les arbres, elle n'avait pas pu le voir, mais de là où elle était maintenent, si.
Au loin, le ciel était masqué par un nuage aux teintes dorées. Ce nuage était en constamment en mouvements.
Et il venait par ici.
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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeLun 14 Mai - 9:01

Etrangement, la louve n’avait pas l’air inquiète. Au début du moins. Il ne saurait dire pourquoi, mais Leviathan aurait été prêt à parier qu’elle connaissait le désert mieux que lui… A moins qu’elle n’ait simplement eu juste plus de chance lors de son exploration des monts ensablés. Il n’avait dû s’aventurer que deux fois dans cette immense étendue désertique, en comptant celle-ci, et la première fois il était resté sagement près de la frontière avec des terres plus… arrosées, sinon d’être accueillantes. Mais cette fois-là aussi il avait pu assister à une tempête de sable. De loin. A croire qu’une force supérieure s’entêtait à vouloir lui faire vivre ce genre de calvaire, comme si manquer de mourir d’épuisement et de soif n’était pas suffisant. Enfin, toujours est-il que le spectacle avait été suffisamment impressionnant en tant que spectateur pour qu’il ne veuille pas tenter l’expérience en elle-même. Il avait la nette impression que, cette fois, ils resteraient pour de bon piégés dans cet endroit. Et à force de repenser à ce qu’il avait vu quelques temps auparavant, il eut l’impression de le retrouver devant ces yeux. Il les ferma et secoua la tête pour chasser cette image désagréable, mais lorsqu’il les rouvrit elle était toujours là. Miséricorde ! Le nuage était déjà si proche… Comment ne l’avaient-ils pas senti plus tôt ?

A présent, c’était à son tour de trouver une sortie de secours. Il s’était imaginé que Gitz aurait déjà un peu exploré l’oasis avant d’avoir la bonne idée de s’aventurer derrière la dune en bas de laquelle il s’était effondré, mais il fallait croire que non. Elle le suivrait, voilà ce qu’elle lui avait dit. Il devait organiser leur survie… Mais la seule solution était de pouvoir s’abriter sous quelque chose de suffisamment solide pour ne pas se faire recouvrir entièrement de sable et mourir de suffocation ensuite. Jusque-là, ils étaient restés près de la grande marre, mais de nombreux palmiers se dressaient en rempart contre des éventuelles bourrasques qui viendraient de la direction opposée à celle de la tempête de sable. S’ils restaient là où ils se trouvaient, cela n’allait pas servir à grand-chose… Mais ils pouvaient peut-être essayer de se cacher derrière les arbres. Déjà le vent se faisait de plus en plus fort, soulevant de petits nuages de sable ci et là, envoyant la poussière d’or dans les yeux des loups. Loin d’être sûr de lui, le mâle sortit complètement du plan d’eau et se dirigea sans rien dire vers la muraille de palmiers. Malheureusement, il constata bien vite que les troncs étaient trop fins pour se dresser efficacement contre les nuées de sable qui ne tarderaient pas à fondre sur eux. Toutefois, il continua ses recherches.

Bien lui en prit car en s’avançant à travers la végétation, il découvrit une saillie rocailleuse qui sortait progressivement de la terre. L’oasis semblait finalement bien plus grand que ce qu’il laissait penser aux premiers regards. Vérifiant rapidement que la louve le suivait toujours, Leviathan progressa le long de cette énorme proéminence rocheuse. Et ce qu’il découvrit lui tira un soupir de soulagement. Une ouverture, suffisamment large pour laisser un animal même un peu plus gros qu’un loup, montrait qu’une cavité était creusée dans la pierre. Les murmures du vent se transformaient peu à peu en sifflements, puis en hurlements, à mesure que l’énorme tempête approchait. Si la grotte était suffisamment profonde, ils pourraient se réfugier à l’intérieur. Ne perdant pas un instant, il se tourna vers Gitz et lui montra l’ouverture d’un signe de tête.

    « Je crois qu’on peut entrer là-dedans. Je n’arrive pas à voir si c’est grand mais je pense que ça l’est suffisamment qu’on tienne au moins à deux… Après toi. »

Dès qu’elle fut rentrée, il se glissa à son tour par la brèche. La tempête arrivait droit sur eux.


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MessageSujet: Re: Oublie le reste du monde [PV Gitz]   Oublie le reste du monde [PV Gitz] Icon_minitimeSam 26 Mai - 12:37

|| Désolé pour l'attente. \o/ ||

Il sembla chercher quoi faire un moment. Pendant ce court instant, son esprit hésita à lui faire confiance. Pendant un tout petit moment. Sa tête avait l'habitude de penser d'une façon différente de son coeur. Bien que le cerveau soit l'organe premier servant à la réflexion, le muscle cardiaque avait grand à dire aussi. Même s'il ne faisait que battre et pomper du sang, il semblerait que le coeur en connaisse même plus que l'esprit. C'est d'ailleurs en écoutant son coeur que Gitz avait mit sa vie dans les pattes de cet inconnu. Même si elle ignorait ce qu'était l'étrange nuage doré qui se promenait à une vitesse impressionante à travers le ciel, elle sentait la nervosité de son semblable et comprenait par le même fait qu'il s'agissait de quelque chose de dangereux. Suivant les pas de Leviathant, elle continuait d'observer le voile de sable constamment en mouvements. Ce ne devait pas être très surprenant et difficile à comprendre qu'une habitante du Nord n'ait jamais vue une tempête de sable de sa vie. De neige, oui, mais de sable, pas sûr. Ses yeux analisaient les courrants d'airs traversant violemment le nuage, tourbillonant vivement de haut en bas et soufflant de gauche à droite. Se trouver au milieu de cette tempête ne devait vraiment pas être joyeux. Déjà, la douce caresse du vent s'était transformée en rude gifle qui soulevait la poussière et ébourriflait les fourrues des deux loups. Leurs poils ne dansaient plus comme l'herbe haute d'une prairie sous la brise, mais se retrouvaient envoyés dans tous les sens. Le sable, étant venu se longer sous son manteau soulevé par le vent, irritaient ses flancs. Elle s'arrêta un moment et se secoua, espérant se débarasser du plus de particules possible. Un nuage de sable se dégagea d'elle pour aller se perdre dans le monde, emporté par les courrants aériens.

La louve avançait les yeux plissés, histoire de voir son guide et éviter en même temps que la poussière y entre en quantité industrielle. Les traces qu'ils laissaient disparaissaient aussitôt. Elle le suivit docilement alors qu'il contournait l'oassis. De ce côté? Partir vers la tempête? Vraiment? Elle ne croyait pas qu'il s'agissait de la meilleure solution, mais elle comprit rapidement qu'il voulait simplement faire le tour de la marre et aller voir de l'autre côté des palmiers. À le regarder scruter les buissons, il était clair que le mâle blanc cherchait quelque chose. Et il sembla trouver. Sa marche s'arrêta lorsqu'elle pu enfin apeprcevoir ce qu'avait découvert son compagnon de route. Elle remarqua les paroies rocheuses se dresser au dessus du sol entre les maigres branches de la végéation. Ce petit coin de paradis était donc plus grand qu'elle ne l'avait pensé. Avoir su qu'il y avait là une belle source d'ombre, elle y serait allée chercher de la fraîcheur. De son angle de vue, elle ne pouvait pas voir si c'était profond ou si ce n'était qu'un simple rocher. Leviathan se retourna alors vers elle. Elle dressa les oreilles pour bien entendre ce qu'il aurait à dire au travers des hurlements du vent. Une cachette? Pourquoi pas. Aucun mots ne sortirent de sa bouche. Elle ne fit que s'avancer vers le mâle avant de passer devant. Il y avait là une belle cavité rocheuse qui semblait descendre dans les profondeurs de la terre. Elle était déjà allé dans une caverne étant plus jeune. Ses souvenirs lui rapellèrent qu'il faisait toujours très sombre sous la terre. Elle espèra que l'obscurité de soit pas totale là dessus. Ne voulant pas faire attendre l'aure loup qui attendait là, derrière, elle se faufila dans l'entré et avança tête baissée dans la cavité.

Gitz suivit le chemin noueux qu'offrait le tunnel. Ce dernier s'étendait jusqu'où? Ils n'allaient tout de même pas suivre ce chemin jusqu'au bout, surtout en ignorant où il menait. Elle rencontra un virage serré vers la droite et décida de tourner. Ils serraient sûrement plus en sécurité derrière le coin plutôt que directement en ligne à peu près droite à l'entrée. À sa grande surprise, il ne faisait pas si noi que ça, elle arrivait tout de même à voir le bout de ses pattes, bien qu'elles ne lui apparaissent qu'en tant que silouhettes. Quelques mètres après le virage, le tunnel déboucha sur une espèce de petite tanière. Le plafond, plus haut à cet endroit, lui permit de se lever de toute sa grandeur. Un rapide coup d'oeil lui indiqua qu'il y avait assez de place pour que les deux loups tiennent sans être obliger de se coller l'un contre l'autre. Elle s'éloigna du tunnel d'où elle était vennue pour laisser le mâle en sortir à son tour. Le souffle de la tempête leur parvenait sous un faible murmure. Elle s'allongea sur le sol frais de la caverne. Une telle fraîcheur faisait tellement de bien après la chaleur du Soleil! Elle tourna la tête vers le loup blanc.

« Que faisais-tu dans le désert? »

Le silence aurait dur à supporter dans un tel endroit. Et de plus, combien allait durer ce temps? S'il fallait rester ici pendant des heures, autant que ce soit avec un peu de conversation.
Gitz n'était pas du genre à s'intéresser à tout le monde, mais Leviathan avait quelque chose d'intriguant.
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