Attention Danger... Mais où ? [pv Kuro]

Attention Danger... Mais où ?

Syrenn soupira, se leva et repris son chemin.
La brume envahissait sa vue, la faisait errer dans cette forêt sans fin. On ne pouvait rien voir a quelques longueurs de son museau. Elle marchait, courait, slalomait entre les arbres, mais rien a faire, elle restait encore et toujours dans cette longue et interminable forêt. Jamais se chemin n’avait était aussi long. Elle avait parcourue se chemin des dizaines et des dizaines de fois. Pourtant, cette fois-ci elle ne retrouvait pas son chemin. La forêt avait-elle changait ? S’était-elle perdue ? Elle s’en doutait mais ne voulait l’admettre.
Ce qu’elle détestait le plus dans cette histoire c’est qu’avec la brume, le bruit des animaux et l’odeur des marécages, plus aucun de ses sens ne fonctionnait correctement. Completement en alerte elle regardait partout. La prochaine fois, elle garderait bien la lecon en tête. Quand on veux faire plus court on se retrouve toujours avec plus long.
Elle avait compris, pouvait-elle partir maintenant ? Mais la forêt continuait toujours, encore et s’élargissait sans fin.

Syrenn s’arreta et huma l’air. Cela sentait le loup, et une belle odeur bien fraiche. Quelqu’un l’observait, elle en était sur. Qu’elle Meute ? Mâle, Femelle, Loupiot ? Elle n’en savait rien car son odorat continuait de lui jouer des tours. Mais s’était un loup et elle en était sur. Comme si de rien était, la louve blanche immaculée repris son chemin, regardant tout de même du coin de l’œil tout mouvement suspect. Avec toute cette brume, elle n’avait aucune chance. Elle plissa les yeux pour mieux voir les environs. De l’eau, les marécages ne se trouvaient pas tres loin d’elle. Syrenn s’avanca doucement et plongea silencieusement dans l’eau. Quel qu’il soit, il aurait une mauvaise surprise…

Kuro se baladait, perdu dans ses pensées. Dépourvu du sens de l'odorat, il devait se guider uniquement à la vue, mais dans cette brume, cela s'avérait plutôt ardu... Mais l'expérience du mâle noir était un guide suffisant. Par de multiples signes dans l'atmosphère, certains sons, l'apparence du sol, Kuro se repérait facilement et errait dans cette forêt sans fin. Il appréciait ce territoire pour ce sentiment de calme, et cette couche brumeuse de partout, qui lui donnait l'impression d'avoir pénétré dans un rêve... D'où ses réflexions. Il pensait au mystère qui entourait cette forêt, aussi épais que le brouillard, et aussi impénétrable que les rêves eux-mêmes. Pour lui, bien sûr… Il ignorait comment était exactement un rêve, n’ayant jamais besoin de dormir. Certes, quand il ressentait une certaine lenteur de réflexion, comparable à de la fatigue physique, il plongeait dans une transe semblable au sommeil, mais… C’était tout. Les rêves ne l’atteignaient pas. Tout à ses pensées, le mâle au pelage sombre ne repéra pas immédiatement un changement dans les sons environnants. De légers bruits de pas, accompagnés d’une respiration ténue mais clairement agacée, s’élevait en effet dans le silence étouffant des bois, sortant Kuro de sa léthargie. Celui-ci chercha des yeux l’origine du bruit, et aperçut une louve blanche à l’air irrité qui semblait s’être perdue. Il s’approcha discrètement d’elle. « Ennemie ? Amie ? » se disait-il. Personnellement, il s’en moquait bien, mais il devait un minimum de loyauté envers sa Meute, et en tant que mercenaire, ne pouvait pas laisser passer une occasion de se débarrasser d’un ennemi. Mais en s’approchant, il la reconnut ; c’était Syrenn, la chef des assassins de l’Ouest. Il vit la jeune femelle s’arrêter et humer l’air, et s’immobilisa. Elle l’avait repéré. Curieux de voir sa réaction, il ne bougea pas d’un poil. Syrenn fit alors comme si de rien n’était et reprit sa route, changeant légèrement de direction. Mais Kuro n’était pas dupe ; sa respiration était plus discrète, elle avait perdu son air agacé, et jetait de temps en temps un coup d’œil aux alentours. Il était clair qu’elle s’attendait à ce qu’il la suive ; ce qu’il fit bien entendu, se demandant où elle comptait l’amener, jusqu’à ce qu’il la vit s’enfoncer légèrement dans un sol beaucoup plus boueux. Il sourit. « Intelligent ! Guider l’intrus vers les marécages. » Ne souhaitant pas se faire ridiculiser, le loup s’arrêta, s’assit et s’éclaircit la gorge.

- Bonjour ! Je suis Kuro, mercenaire de la même Meute que vous. Désolé, je n’ai pas l’intention de pénétrer dans ces marais nauséabonds ! Accepterez-vous de venir discuter au sec ?

Certes, l’odeur des marécages ne l’atteignait pas, mais il se l’imaginait sans peine. Il plaqua un sourire poli et jovial sur son visage, et attendit.

- Bonjour ! Je suis Kuro, mercenaire de la même Meute que vous. Désolé, je n’ai pas l’intention de pénétrer dans ces marais nauséabonds ! Accepterez-vous de venir discuter au sec ?

Syrenn tourna la tête vers le soit disant Kuro. Bien, c’était un mâle de la Meute de l’Ouest, un mercenaire. Il n’avait en rin l’air de vouloir s’attaquer a elle. De toute facon, s’il en montrait le moindre signe, elle utiliserait son pouvoir sur lui. Pour elle les mâles etaient si faibles, pathétiques et betes. Mais celui-ci paraissait moins brute, et plus inteligant que les autres. Elle gardait bien toutes ces informations en tête, car elle était sûr qu’elles lui serviraient bien a un moment ou un autre…

Syrenn leva la patte. La vase qui se trouvait au fond de l’eau lui collait au patte et ralentissait énormément. C’est alors a se moment que la fatigue de son trajet se firent ressentir. Sa patte droite avant ceda et elle piqua du nez dans l’eau du marecage. Elle releva la tête et grogna, hors de question de montrer ses faiblesses. Elle luttait pour marcher correctement, sans tomber. Ses muscles la tiraillaient et la faisaient souffrir. Son pelage s’ornait de taches vertes et noires. Elle releva le museau.

Syrenn posa la patte sur le sol. Elle y était enfin, la terre ferme. La marche a travers les marécages n’avait duré que quelques instants, pourtant pour elle cela avait duré une eternitée. Elle releva la tête et s’assit devant le mercenaire. Son regard croisa celui du mâle devant elle :

- Syrenn. Chef Assassin de l’Ouest.

Kuro sourit, trop fin pour lui dire qu'il l'espionnait depuis assez longtemps pour l'avoir reconnue tout seul.

- Enchanté. Vous êtes-vous perdue ? Que faisiez-vous ici ? Je me ferais un plaisir de vous aider. Qu'êtes-vous venue faire ici ? Pardonnez mon indiscrétion, je suis peut-être trop curieux.

Le mâle noir constata le soulagement manifeste de Syrenn quand elle regagna la terre ferme, amusé. Elle avait voulu le piéger, et s'était bien débrouillée, mais devait maintenant s'en mordre les griffes. Car, au final, c'est elle qui en pâtit le plus. Mais son amusement se mua rapidement en compassion sincère, et il s'éloigna du marais de quelques pas en lui faisant signe de le suivre. Il avait repéré une clairière agréable, ou la brume était un peu filtrée par le feuillage dense des arbres, et comptait l'y amener pour se racheter, pensant qu'elle apprécierait bien mieux cet endroit à celui-ci. Car, en effet, n'était-ce pas sa faute si Syrenn avait dû s'enfoncer dans ces mares malodorantes, dans le but de le débusquer ? Il l'avait forcé à entrer là-dedans, il se devait de l'en sortir. Kuro se retourna, et vit qu'elle le suivait, l'expression indéchiffrable. Il pressa le pas et se mit à trottiner, cherchant la clairière du regard. Quand il l'eut repéré, il s'y engagea avec assurance, fit une pose, balaya le lieu du regard et, satisfait, s'avança en son centre. Puis il reprit la parole :

- Cet endroit est plus agréable, ne trouvez-vous pas ? Asseyez-vous, je vous en prie. Enfin, si vous voulez, bien entendu.

La galanterie était parfois un défaut, parfois une qualité. Certaines louves le prenaient comme une marque de machisme, d'autres s'en flattaient. Kuro était galant jusqu'au bout des griffes, et considérait les femelles comme il se devait, avec respect et admiration. La vieille loi ancestrale qui interdisait généralement aux mâles de s'attaquer aux femelles ne venait pas de nulle part, pensait-il. Elles avaient le pouvoir de donner la vie, de faire perdurer leur espèce, ce n'était pas rien... Même si le mâle jouait un rôle, celui de la femelle lui paraissait plus juste, plus noble. Kuro écarta ses pensées d'un mouvement de la tête, reportant son attention sur la louve qui le fixait, et sourit à nouveau.

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